âge, date et lieu de naissance : le soir du vingt décembre 1994, au cœur de la cité des anges. l'electro que passait toujours le club d'en face en guise de berceuse, les lumières de la ville pour étoiles. kip a aujourd'hui vingt-deux ans. origines et nationalité : originaire des states même, il a découvert qu'il avait un lointain ancêtre tibétain. job, études : après avoir raté deux fois sa première année à l'école de droit, il a décidé de changer d'air et de chercher sa voie. le voilà serveur au holy ground. statut civil : célibataire, il s'était promis d'arrêter de s'attendre au grand amour, de vivre au jour le jour et advienne que pourra. mais il a fallu peu de temps pour que son cœur d’artichaut ne fasse encore des siennes. statut familial : il n'a plus aucun contact avec sa famille, bien que sa mère soit inquiète et ait fini par saturer sa boîte vocale. endroit préféré : il lui suffit d'un canapé, d'un doux duvet et d'un corps aimé blotti contre lui et c'est bon, c'est le paradis. plus belle réussite : gagner son premier concours de dessin, à l'école primaire. pire échec : pratiquement tout le reste de sa vie. animaux de compagnie : il possède un persan blanc nommé baz, comme le réalisateur de roméo+juliette et de the get down, qui a un peu moins d'un an. il est également l'heureux papa d'un bouledogue français de trois ans nommé marilyn. chanson du moment : il n'arrive pas à se sortir malibu de miley cyrus de la tête. passions, hobbies : il a toujours aimé dessiner et peindre, mais ce n'était pas des activités encouragées par son père, donc par sa mère. alors imaginez quand il a annoncé qu'il voulait faire carrière dans le maquillage d'effets spéciaux ! il adore le cosplay et voudrait s'y mettre un jour, sérieusement. l'élever au rang d'art et ne pas simplement tenir un stand peu visité dans les conventions. il aimerait aussi apprendre à cuisiner, même si pour l'instant c'est une vraie catastrophe aux fourneaux. il prend des cours de boxe et fait du roller et du skate. gourmandises favorites : il vendrait son âme au diable pour du crumble. également aficionado des crèmes glacées. groupe : lake. traits de caractère : depuis qu'il a décidé de reprendre sa vie en main, il est beaucoup plus détendu et solaire. il a toujours été quelqu'un de très à l'écoute et d'attachant, mais il finissait souvent par faire partie du décor, il a pris la décision de ne plus jamais se laisser fondre dans la masse et est aujourd'hui très téméraire, enthousiaste et vif. il ne retient plus ses rires, il ne retient plus ses mots. il essaie de rester positif quoi qu'il arrive, mais c'est parfois difficile. il garde un sang-chaud qui le rend imprévisible. c'est une part de lui qu'il n'aime pas beaucoup, il peut facilement sortir de ses gongs, perdre son self-control et devenir violent. il travaille énormément là-dessus, c'est bien pour ça qu'on ne le verra que très rarement passer de l'adorable ours en peluche au terrible grizzli. toute sa peine, sa colère, ses maux sont sublimés en art ou évacués à la boxe. crédits : olivia bell.

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adventure of a lifetime
one ; kipling n'a pas eu droit à tous les rires qu'on permet aux enfants. il est le fruit de l'union de deux familles opulentes, les carmichael et les flume. son père détient une église sur los angeles à côté de laquelle il a fait bâtir sa maison. le quartier l'entourant reste très animé, mais il l'a choisi précisément pour cela. il a toujours eu pour vocation de redresser les mœurs, de répandre la parole de dieu et d'être garant de la justice, ce pourquoi il a aussi fait carrière en tant que magistrat. sa mère, quant à elle, a toujours été élevée dans le but d'être un jour soumise à son mari. elle n'a jamais parlé plus fort que lui ni contredit ses décisions. le cadre familial n'est donc jamais de travers et la photo qu'il entoure immortalise trois visages polis, aux sourires si travaillés qu'ils paraissent presque sincères. chaque cou est habillé de la croix, chaque front est baptisé, chaque mèche rebelle gominée. la personne la plus rock'n'roll de sa famile reste sa grand-mère chez qui il passait tous ses étés, à maggie valley, avant qu'elle ne meurt dans un combat contre le cancer, aux dix ans du gamin. two ; après cela, il n'a plus jamais remis les pieds à maggie et a commencé à se rebeller contre son père. il affrontait son autorité autant qu'il le pouvint, cassant vaisselle comme nez d'enfants qui s'amusaient à se moquer de lui et du fait qu'il ne s'intéressait pas à leurs activités qu'ils décrivaient eux-mêmes comme des activités de "garçons". il se fit renvoyer de deux collèges, mais pistonné comme il était, il continua ses études dans le privé. son père usa de claques pour lui faire perdre tout sens de la créativité, de l'originalité, de l'indépendance. kip rêvait de pinceaux et de couleurs (claque), kip rêvait de regarder des films d'horreur jusqu'au lever du soleil (claque), kip rêvait de porter ce qu'il voulait à l'école comme à la maison (claque). il en avait marre de ces uniformes et de ces chemises (claque). il étouffait dans ce rôle qu'on l'obligeait à jouer tous les jours (claque). il finit par courber l'échine et serrer les poings, serrer les dents pour ne plus donner de coups ou en recevoir. il finit par être non pas élevé, mais dressé par son père. three ; néanmoins, il a toujours entretenu son jardin secret. sous son lit, il cachait une boîte à chaussures où il rangeait brosses et palettes achetés avec son argent de poche. il ne peignait pas sur une toile, n'ayant rien de tout ça à disposition, alors il passait de l'aquarelle sur du papier à grain. c'était sa manière à lui de s'échapper de son bien morne quotidien. chaque jour était identique au précédent. il allait à l'école, ramenait des notes qui se devaient d'être excellentes, prenait son goûter en lisant le code pénal et montait dans sa chambre faire ses devoirs, la porte ouverte pour faciliter les vadrouilles de sa mère. à l'âge de seize ans, il s'est fait percer une oreille, mais ses parents ne l'ont jamais remarqué. il enfilait sa boucle une fois le seuil de chez lui franchi. il faisait aussi croire qu'il prenait des cours de latin particulier après dix-sept heures pour pouvoir traîner au skate park et dessiner dans un petit carnet à la couverture de cuir usé. il arriva à convaincre ses parents de le laisser acheter un skateboard leur annonçant que cela servirait strictement de moyen de locomotion. il finit par leur cacher tous les bleus avec lesquels il rentrait de ses soirées à faire des tricks, figures pour impressionner les filles. four ; mais déjà à cette époque, il était sûr d'une chose : ce n'était pas elles qu'il cherchait à captiver. c'était paddy. patrick o'hara, le rebelle du lycée public. le gars qui porte des shorts en jean délavé qui laissent apparaître ses genoux écorchés et des bandanas à motif camouflage qui couronnent ses cheveux blonds dont les boucles tombent sur ses épaules. dès qu'il l'a vu, dès qu'il a entendu son rire mutin, kip a ressenti des vibrations en lui. l'envol des papillons. ou peut-être juste des picotements dans son caleçon. mais il a su qu'il allait l'apprécier plus que tout le reste du monde. ils sont d'abord devenus très amis, puis patrick a commencé à passer par sa fenêtre pour fumer de l'herbe dans sa chambre quand ses parents étaient endormis, ils passaient de plus en plus de temps ensemble. séparés à la rentrée, patrick prenant une année sabbatique  et kip commençant ses études de droit, ils continuèrent à s'envoyer des textos en longueur de journée. lorsqu'il était en breakdown total suite à son premier échec cuisant aux examens de fin d'année, patrick a été le premier averti et le premier à venir lui apporter du réconfort, quand son père n'a cessé de lui remonter les bretelles par téléphone. ils ont fini par s'embrasser et sont restés quelques nuits ensemble dans la chambre universitaire de kip, avant qu'il n'en soit jeté pour les vacances. kip ne voulait pas rentrer chez lui, alors il est resté chez patrick, se faisant passer pour un ami auprès de sa grand-mère avec laquelle il vivait. il est finalement rentré chez lui au milieu de l'été et son père a fini par apprendre pour leur relation, surprenant une conversation au téléphone. cet outing ne s'est pas très bien passé, ni pour kip, ni pour patrick. il était intolérable que son fils aime un autre homme, alors il leur interdit de se voir. ils n'eurent alors que de brèves occasions de se retrouver cet été-là car fin août, patrick est mort suite à une fracture du crâne provoquée par un coup de batte de baseball. les témoins ont clamé l'agression de nature homophobe. le lendemain, on enterrait son corps. le surlendemain, kip n'adressa plus la parole à personne. five ; dépressif, il prit quinze kilos avant de se reprendre en main et de commencer la boxe et le cardio. il finit par avoir l'étoffe d'un champion de corde à sauter. à travers l'exercice, il transpirait tout ce qu'il aurait aimé hurler. ses parents n'entendirent plus sa voix pendant près d'un an, tout le long de ses études. il essaya de se concentrer au maximum pour réussir son année et penser à autre chose, il arrêta même de peindre, de dessiner, ne toucha plus jamais à son skate rien que pour mieux étudier. mais ça ne paya pas. il rata une deuxième fois sa première année et ce fut le début de la seconde spirale infernale. ne supportant plus de vivre une vie qui n'est pas la sienne, de suivre un chemin dont il n'a jamais vraiment voulu, de ne pas penser par lui-même du haut de ses dix-neuf ans, il a pris ses affaires et il est parti de chez lui en pleine nuit, encouragé par un père furieux à ne jamais remettre les pieds dans cette maison. six ; il ne savait pas encore où aller avec tous ses sacs jetés dans la voiture de sa voisine à qui il a promis quelques milliers de dollars stagnant sur son compte épargne. alors il lui a dit de le laisser le plus loin possible. il est arrivé à salt lake city et a commencé à faire du stop, sortant parfois des états-unis, bondissant dans les pays d'amérique latine. il a vécu avec une drag queen et un danseur du ventre, assez carpe dieum, dans une caravane, faisant le trois quart du chemin avec eux. il a bossé à droite à gauche pour se faire un peu d'argent, en promenant des chiens, en bossant dans un diner (ou il a appris à faire du roller).  il a rencontré pas mal de gens sur sa route, qui a été pour lui un véritable voyage initiatique qui duré plus de deux ans. à travers les villes, les décors, les cultures, les personnages qui ont rythmés cette aventure, il s'est redécouvert. il a pris goût à de nouvelles choses, il a renoué ses liens avec le dessin et a troqué sa croix contre un pendentif de jade en forme de tortue. il n'y a qu'une chose qu'il n'a pas su refaire : il a eu beau s'attacher aux personnes qu'il a croisées, il n'a jamais su aimer comme il a aimé paddy et au fond, il se dit qu'il serait grand temps de passer à autre chose. il s'est fait tatouer un skate sur la cheville, pour que patrick l'aide à aller de l'avant. seven ; il devait finalement mettre un terme à son voyage, se poser quelque part et c'est apparu comme une évidence. lui sont revenus en mémoire les vieux souvenirs d'été à maggie valley et s'il y avait un endroit où il sentirait vraiment à sa place, c'était bien là. alors il a fini par atterrir dans le coin; la tête pleine de rêves et d'ambitions. loin des tensions dans lesquelles il a grandi, loin de l'emprise de ses parents, loin du poids de ses échecs. il s'est appuyé sur tout cela pour déployer ses ailes et prendre son envol, avant de finalement construire son nid à l'autre bout du pays. il a créché à l'hôtel avant de squatter le canapé-lit que lui proposait @simon clarke. il finit par trouver son propre appartement et un job au holy ground vers lequel il se rend toujours en skateboard ou en rollers, qu'il s'est payé avec les économies qu'il avait et tout l'argent qu'il a pompé, un peu hypocritement, de l'épargne qu'avait posé ses parents sur son compte depuis sa naissance. eight ; il vit dans un petit appart sans prétention. il y a une petite télé qui capte les chaînes du câble mais il préfère regarder shadowhunters sur netflix ou louer quelques films d'horreurs qu'il ne trouverait pas sur le service de streaming. il n'y a pas vraiment de portes, ni de pièces à vrai dire. il y a le salon, séparé de la salle de bain par un rideau de perles, puis la cuisine à l'opposé séparé du salon par un petit bar carrelé. c'est là où il fait ses expériences culinaires, mais surtout des pâtes, généralement. puis il y a la mezzanine en vieux bois blanchi, où il y a une grande partie de l'espace occupée par son lit et son bordel : des vieux caleçons traînant ici et là, des boîtes à pizzas empilées dans un coin, l'ordinateur portable posé dessus comme s'il s'agissait d'un meuble comme un autre. le chien dort là haut, sur un coussin bob l'éponge qu'il adore. le chat dort un peu partout, mais surtout sur le chauffage (à défaut de pouvoir dormir au bord des fenêtres à cause des cactus qui y sont disposés). ou sous son menton pour l'empêcher de respirer la nuit. puis il y a les toilettes, dans un coin fermé. c'est la seule vraie porte qu'il y a dans la maison, autre que celle d'entrée. la sonnette ne fonctionne pas, il faut toquer et il ne faut pas non plus s'étonner à le voir ouvrir la porte en boxer, il traîne souvent en sous-vêtements chez lui et n'est pas très pudique. il irait même chercher son courrier ainsi s'il n'avait pas peur de la vieille d'en face le matant par le judas. nine ; mais il y a un endroit qu'il appelle véritablement refuge. un peu de boue encadrée par quatre murs de briques rouges et un toit plat en béton. cela appartenait à sa grand-mère et elle l'avait légué à son fils qui n'a jamais voulu continuer les travaux. mais voilà son petit-fils prêt à transformer ce chantier en château. après le travail, il s'y rend pour repeindre et combler les trous, mais c'est toujours un work in progress. il va lui falloir encore quelques mois pour faire de cet endroit un atelier. il y a laissé toiles vierges et chevalets dont il a fait l'acquisition dans des vide-greniers, puis dans un coin il y a un tapis de yoga et de méditation, dans l'autre un sac accroché par des chaînes au plafond, pour la boxe et son  matériel contre le mur, sur une caisse en bois. il y a des loupiotes, des guirlandes qui font le tour de la pièce puisque les ampoules ne fonctionnent pas. il aime imaginer cet endroit comme la matérialisation de tout ce qu'il pouvait garder dans sa boite à chaussures, quand il était gamin. maintenant, il n'a plus à la cacher sous son lit. il pourra y inviter des gens à venir boire des bières sur des poufs qu'il installera dans ce coin-ci, puis ils pourront faire de la musique dans ce coin-là. ten ; kip se considère comme un croyant. il ne possède pas de petite bible sur sa table de chevet (il n'a d'ailleurs pas de table de chevet tout court), il ne va pas à l'église tous les dimanches, il ne récite pas de litanies tous les soirs. mais il croit. il croit en quelqu'un ou quelque chose qui l'écoute quand certains soirs il croise les doigts et se met à remercier quelqu'un ou quelque chose, pour l'avoir défait de ses chaînes, quelqu'un ou quelque chose pour le faire se lever chaque jour plus enthousiaste que jamais, toujours prêt à en découdre. peut-être qu'au fond, c'est en lui-même qu'il a appris à croire. peut-être qu'il ne prie aucun seigneur, aucun ciel, mais seulement le dieu qui vit en chacun de nous et qui nous aide à vaincre nos propres démons. il croit au bonheur et il croit en la paix. il croit en la bonté de l'homme et il croit en la tolérance. tous ces si beaux traits qu'on prête au plus grand des noumènes, il pense que ce sont les nôtres, qu'il suffit d'apprendre à les révéler, à y croire. alors oui, peut-être qu'il n'y a pas de dieu, peut-être que la religion ne sert à rien. kip lui même ne s'intéresse pas aux écrits et aux traditions. il sait simplement que croire le permet de garder la tête hors de l'eau. non, croire le permet de nager là ou aucun homme n'a nagé auparavant. croire en soi, croire à l'impossible, c'est ce qui l'anime à présent. c'est ce qui le fait tenir bon.

renegades
the rain rages against the windowpanes. the wind is strong enough to shake even the toughest trees, but the world is nothing but silence. he should have expected it. once again. he should have warned himself about this. he should have been prepared. but he wasn't, he thought that this time was his time. that he couldn't fail twice. but the odds were against him. they always have been.  every part of his skin is vibrating with anger. he is biting the bullet, it's hard to bear but that's what he has to do. he can't allow himself to be depressed again. he won't get 15kg heavier unlike last year. he won't stay in his room for weeks avoiding conversations and the looks his parents are going to give him, wearing their "you're the most disappointing son we have"-face, knowing he's their only child. he stands there, arms crossed, staring at the world being eaten raw by the storm outside. little does he know something more violent will strike him in a few seconds.

his bedroom door opens wide and his father furiously strides to him. the sound is born again. he turns around to face him and slap!, he takes the first hit of a long serie. there he is with his finger pointed at kip's face. - i've told you, kipling ! i told you this man was going to meddle with your attention. you failed because you spent too much time thinking about this sick animal than listening in class ! patrick had nothing to do with all this. patrick was sweet and kind and willing for him to succeed in whatever path he's chosen. sure, patrick's death affected him. but he grew strong enough to keep going. he roughened his skin to be less easily cut. this wasn't for him. these were just the wrong studies, the wrong choices. he wasn't on the right track from the beginning. it was what his dad wanted, not what he wanted. kip dares trying to talk back but feels the poisonous pain brought by the hand against his cheek before he can open his mouth. - i don't know what we're going to do with you. i don't know what there is left to do, you've ruined your chances. but i... - you don't have to do anything. that's it,  i'm done. i'm tired of you taking decisions for me. have you ever considered if this was making me happy ? it's not and i'm glad dad, i'm glad i failed again to prove to you that i'm not a fucking extension of yourself. i am me. and it's damn time i live for myself.

he keeps screaming, louder than thunder but kip is not listening. he's gathering his things, putting them carelessly in bags and suitcases. he takes the dog. the whole world has fallen once again in deep silence. the absence of sound follows him outside where the rain is slowly taking a break. the last thing he sees is his mother crying and his father slamming the front door between kip and her. kip and them. he has the keys to his father's most beloved car, taken when he was too busy complaining about how god and themselves as parents did not make him so crooked, how he was so right before and how now he's so wrong. kip doesn't know how to drive so he uses them to scratch the polished car body. he leaves them inside the car that locks automatically, then goes to his neighbor, a reckless mother of two in desperate need of money. - i could give you 8 thousand dollars, a third of what's on my card if you drive me as far as you can.