aujourd'hui, t'as décidé de mentir. t'as dit à eleonor que t'allais bosser (alors que tu bosses même pas le samedi !) mais finalement tu te retrouves assis dans ce café. elle a pas dû comprendre ce que tu lui disais, trop absorbée par son putain de travail et par son putain d'amant sans doute, mais ça te va. si elle apprenait que t'allais boire un coup avec une autre femme qu'elle, elle serait fou de rage (alors qu'elle n'est même pas bien placée pour te faire des reproches.).  mais elle ne l'apprendra pas, t'en es sûr. et puis tu t'en fiches, tu vas seulement boire un café avec une femme que t'as sauvé des flemmes. ce n'est pas un crime, si ? de toute façon, c'est elle qui t'a invité. et puis merde à la fin, t'as quarante-trois ans ! t'as plus besoin d'être surveillé en permanence, t'as plus besoin d'être espionné comme le faisait ta mère. tu fais ce que tu veux, point final. si tu mens, c'est ton choix et t'assumes. si à présent t'es assis dans ce café près de la fenêtre à regarder le soleil cogner contre la vitre en attendant cette femme, c'est ce que tu l'a voulu. c'est juste un rendez-vous pour discuter, tu ne cesses de te répéter sans savoir l'impacte que va avoir cette rencontre. et puis tu l'a sauvée steeve ! c'est normal qu'elle t'invite. oui, normal, alors t'as pas ce rendez-vous sur la conscience. pas pour le moment du moins. tu secoues brièvement la main devant toi. les gens vont penser que tu chasses une mouche imaginaire, mais non, tu chasses juste tes pensées. t'es arrivé en avance aujourd'hui, parce que t'aimes pas être en retard, t'aimes pas faire attendre les gens. toi, tu préfères faire attendre toi-même. il fait chaud dans le café, t'as ôté ton pull noir et tu l'as posé sur le dossier de ta chaise. te voilà en t.shirt blanc, tout simple. ça change de ton uniforme, qui lui est resté à la caserne. la porte du café s'ouvre, tu relèves la tête, la voilà. ton esprit se vide, un sourire vient peindre ton visage et tu lui fais un signe de main pour faire part de ta présence.  

depuis plusieurs nuits, tu n'arrives pas à dormir. tu ne cesses de faire des cauchemars sur ce feu qui a bien faillit t'ôter la vie, entre autre. ce matin encore, tu virevoltes sous des draps, ne voulant pas te lever de suite. lorsque ton regard se porte sur le réveil, à quelques mètres de toi, tu soupires. il est beaucoup trop tôt, mais tu décides quand même de bouger. aujourd'hui, tu ne fais pas grand chose, comme pratiquement tous les jours depuis que tu es revenue au pays. étant en permission, tu ne travailles pas, tu attends simplement ton ordre de mission tout comme ton frère. c'est horrible, parce que tu ne peux rien faire d'autre q'attendre de savoir où ils vont t'envoyer ensuite. alors tu essaies de prendre sur toi, de ne pas abandonner ton métier malgré la peur que tu as au ventre qu'une autre attaque ce produise lorsque tu es sur le terrain. tu secoues la tête, chassant cette idée de ton esprit. tu préfères ne pas trop y penser, ni même voit trop de personnes qui ne sont pas de ta famille ou ceux que tu connais depuis toujours. au bout de quelques heures, tu te réveilles en sursaut, allongée sur le canapé de ton frangin. tu es en retard, très en retard même ! ton jumeau à quitté les lieux, sans même te prévenir. on en peut même pas compter sur la famille en l'espace de deux minutes, tu es sortie du bâtiment pour te précipiter vers le centre ville. arrivée devant le café, tu passes une main dans tes cheveux avant de rejoindre l'homme grâce à qui tu es toujours en vie. pour le remercier, tu l'as invité à prendre un café, c'est la moindre des choses. tu esquisses un sourire lorsque ton regard ce porte sur l'homme. bonjour. tu t'installes sur la chaise juste en face de lui, toujours en ayant ce petit sourire au coin des lèvres.