Sombre pénombre, solitude accrue dans la noirceur de la chambre, aucun bruit. Tu aurais voulu dormir, oublier, te laisser aller mais la réalité t'accrochait comme un aimant sur un morceau de métal. Une heure du matin, rien à faire. La maturité t'empêchant de mettre des chaussures et de sortir boire un verre, réveil sonnant à sept heures du matin. Nulle envie d'avoir des cernes au boulot ... Envie d'être parfaite en toute circonstance. "Ca te dit de venir à la maison ?" Message envoyé à Kelly. Sûre et certaine qu'il est encore réveillé, soirée venant de commencer pour un gars comme lui, parti en chasse de nouvelle proie probablement. Tu es sortie avec lui avant ... Un de tes premiers copains, rien de sérieux ... Ca aurait pu l'être si vous n'étiez pas deux gros cons, toi tu aimais son coté rebelle, tu voulais défier tes parents surtout ... Ils auraient préféré se pendre plutôt que de voir leur fille chérie sortir avec un Oswalds, famille non appréciée dans cette bonne Maggie Valley. Tu aimais ça, l'effet qu'il te faisait, tu te sentais puissante, mieux que les autres. Effet arrivant aussi vite que reparti. Tu as eu mal, un peu quand il t'a quitté comme une merde. Plus mal dans l’ego que dans le coeur. Néanmoins jamais vraiment séparé, toujours relié lorsqu'il s'incorpore entre tes cuisses nacrées. Un des meilleurs coups de ta vie, pas encore prête de te séparer de cette sensation là, sensation intense, brutale, sans sentiments comme vous aimez tout les deux.

Tu avais envie de sentir ce sentiment là maintenant, besoin d'être rassurée, d'être désirée maintenant que tu te sens si seule ... Besoin d'un homme maintenant que Samuel s'éloigne de toi ... Tu l'aurais appelé lui, si il te parlait encore, si il n'y avait pas ce malaise quand tu étais près de lui. Message reçu, sensation de brûlant au niveau de l'entre jambe. Il arrivait, sachant sûrement ce que cette soirée allait engendrer comme conséquence sur tes draps. Toi, enfilant vite une nuisette rouge, la plus sexy que tu ai, pour qu'il comprenne bien le message, il ne vient pas que pour boire le café ...Acceptant finalement que tu aurais des cernes le lendemain, plus de fond de teint pour cacher cela.

T’avais beau te persuader du contraire, tes vingt ans étaient derrière toi. Avant, t’avais plus d’endurance, tu pouvais picoler comme on boit du petit lait. T’en étais à combien ? Six, huit verres ? T’avais pas compté, mais tu sentais que ça tournait, là haut. Pas assez pour t’arrêter, pas assez pour dévier du regard quand la petite brune au bout du bar t’adressait un clin d’oeil. Une invitation à t’approchait que t’acceptais sans faiblir. Tu titubais jusqu’à elle, un sourire éclatant apposé sur tes lèvres. Le patelin était pas bien grand, mais c’était la première fois que tu croisais son minois. A peine assis sur le tabouret à côté d’elle, pourtant, tu regrettes d’être là. Elle parlait. Beaucoup, trop, sans arrêt. Toi, tu voulais juste un brin de causette, un énième verre, un baiser ou deux. La peloter, la ramener chez toi, froisser les draps. Mais cette langue agile, elle préférait l’actionner dans des veines paroles auxquelles tu ne prêtais pas attention. Quand ton portable vibra dans ta poche, tu bondis comme une puce. Prêt à accepter n’importe quelle excuse qui te permettrait de foutre le camp. Un sourire sur tes traits, un air bête satisfait. Tu remballais le téléphone. “J’dois y aller, à la prochaine.” Sans attendre la réponse, tu la plantais là, t’attrapais ta veste, tu payais pour une bouteille de vin. Histoire de montrer que derrière cette grosse couche de goujaterie se cachaient aussi quelques bonnes manières. Tu remerciais à demi mots le destin de t’avoir envoyé vivre dans le trou du cul du monde. T’étais pas en état de conduire, mais ici, tout était à cinq minutes. La maternité, le cimetière, l’épicerie, les cuisses d’Ellen.

Bien vite, tu frappais à sa porte, la bouche en coeur, ta bouteille à la main. La porte s’ouvrit. Ellen, et quelques bouts de tissus qui ne laissaient pas beaucoup de place à l’imagination. Tu lui disais souvent non, à Ellen. Pour tout et pour rien. Depuis le lycée, elle avait du entendre ça sortir de ta bouche plus souvent qu’autre chose. Sauf pour ça. Tes yeux la balayaient de bas en haut, comme pour ne pas en perdre une miette. Le spectacle était à couper le souffle, mais le meilleur restait à venir. “Les institutrices ont bien changé depuis mon époque” que tu glissais tout en entrant. En passant, tu lui volais un baiser, avant de déposer la bouteille sur un coin de meuble d’un geste distrait. Tes pompes volèrent dans un coin de la pièce, ton tee shirt allait vite en faire autant. Elle avait pas besoin de romantisme, Ellen. Pas besoin de promesses, d’attaches. A sa façon, ça faisait d’elle ta plus belle conquête.

Brin de musique. Tout pour casser la solitude, tout pour ne pas penser, penser à des choses qui feraient tout baisser, autant ton humeur que ta foutue libido. Tu aurais aimé ne pas en avoir d'ailleurs, ne pas avoir ce besoin d'écarter les jambes, autant, avec tant d'hommes. N'est tu point normal ? Quel est donc ton problème pour ne pas réussir à te stabiliser ? Sonnette qui résonne, sourire au coin des lèvres. Il était là, et il te redonnait le sourire, la peste. Il te redonnait le sourire, alors qu'il t'en as fait voir de toutes les couleurs, à te résister comme il la fait, résister, un des seuls moyens de vraiment attirer ton attention. Peut être que c'est de ça que tu avais besoin pour te rendre compte à quel point Samuel pouvait te manquer. Tu le regardais dans l’embrasure de la porte. Les yeux un peu dans le vague, une bonne bouteille de vin pour donner du piment à cette soirée promettante. Il avait bu ça se voyait ... "Peut être que si tu m'avais eu en tant qu'institutrice tu aurais eu de meilleures notes à l'école". Tu aimais bien le piquer là dessus, le taquiner. Te sentir supérieure un peu. Baiser sur le coin des lèvres, ta main autour de son cou pour l’approfondir de plus en plus, sentant toute l'imprégnation d'alcool sur ces commissures. "Tu as bu ... Sûrement occupé à draguer une jeunette dans un bar miteux je présume ?" Tu lui murmurais ça, tout en lui caressant les fesses, trève de plaisanterie. La fièvre te brulait ... Tu le désirais, tu oubliais tout. Tu avais enfin ce que tu voulais, oublier. "Tu me sers un verre ? Tu sais ou est l'argenterie, fais comme chez toi". Tout pour te réchauffer, tu n'avais plus qu'une envie, devenir cavalière autour de sa taille d'apollon.

Tu oubliais ton tee shirt, l’espace d’un instant. Ca n’était que partie remise, une brève parenthèse avant de passer au plat de résistance. Ouais, tu connaissais bien les lieux, elle pouvait le dire. Un bref signe de tête, pour faire comprendre que l’ordre était bien passé, et tu filais en direction d’un buffet d’où tu tirais deux verres à vin. Dans un tiroir, tu trouvais un tire bouchon, et après un pop rentitissent, tu servais le nectar de Bacchus à ta propre Vénus. Tu attendis pour lui tendre son dû, pourtant, son verre tendu vers elle, mais pas assez pour qu’elle puisse s’en emparer sans faire un pas vers toi. “Tu veux vraiment que je te raconte ma soirée?” Tu te fends d’un sourire un brin moqueur, avant de replier ton bras vers toi, éloignant son verre un peu plus d’elle. “J’suis persuadé que je m’amuserais beaucoup plus ici” Doucement, tu reculais, sans lui tourner le dos pour autant. Dans ce moonwalk alcoolisé, tu remuais son verre de temps à autre, comme si tu cherchais à l’attirer avec ton appât. Arrivé au but, tu te laisser tomber dans le canapé, à moitié allongé, manquant de renverser le contenu de vos deux verres sur le tissus. Sans attendre, tu vidais la moitié du tiens, une expression de contentement sur ton visage une fois le vin descendu le long de ton gosier. Du coin de l’oeil, tu admirais les formes d’Ellen, attendant impatiemment qu’elle vienne à toi. Fallait bien l’admettre, ce soir, elle ferait de toi absolument tout ce qu’elle voudrait.

Le voyant se déplacer vers la cuisine, tu ne pu t'empêcher de le regarder, de le relooker, tu l'avais toujours trouvé magnifique, fierté grandi de l'avoir encore dans ton lit depuis ces années. Pourrais tu vraiment t'en passer ? De sa grandeur entre tes cuisses, de ses baisers passionnés ? Devenue une routine, tu te sentirais un peu vite sans vos soirées sexe. T'asseyant, le matant sans te cacher. Obligeant de te lever lorsqu'il te tendit le breuvage, breuvage que tu savais te tournant la tête après quelque petites gorgées. Breuvage s'éloignant de toi petit à petit, toi te rapprochant de Kelly. Il faisait en sorte que tu te rapproches "Ho tu sais, tu peux me parler de tout ce que tu veux, même si en voyant ton état, elle doit fort se rapprocher de la plupart de tes soirées" Il s'assit, manquant de faire tomber le liquide. Il te regardait, tu te rapprochais "Tu aimes ce que tu regardes ?" Toi, te caressant doucement les seins, discrètement, assez pour qu'il comprenne que toi, tu n'en peux plus, que tu veux en finir, que tu le veux lui. Tu finis par t’asseoir sur ses genoux, prenant enfin ton verre, le buvant petit à petit ... Te donnant encore plus chaud que tu ne l'avais déjà, sentant une forte fièvre s’imbiber dans tout ton corps. Tu commençais à l'embrasser, le lécher tout le long de son coup, jouant avec son oreille ... Commençant à descendre légèrement la main vers l'instrument de tout tes désirs.