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 inferno ♢ sage

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Nicky Ash
Nicky Ash

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MessageSujet: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyMer 16 Aoû - 21:37


sage, nicky
i'm gonna heal you anyway
promise i'll always be there
promise i'll be the cure.
@the cure, lady gaga / peculiar soldat,

ça frotte contre le papier. musique doucereuse aux élans d'un crayon usé qui arrive en fin de course, il est posé sur les marches, nicky. y'a pas vraiment de soleil, pas vraiment de pluie aussi. seulement un peu de vent qui se fraie un chemin entre les briques écroulées, un peu de lumière qui traverse et révèle toute sa poussière. vieille bicoque abandonnée dont les travaux devraient pas tarder, il lui donne à peu près mille ans à chaque fois qu'il bat des cils, qu'il laisse s'échapper un sourire au moindre souvenir. squat aux mémoires éparpillées par des adolescents qui voulaient se faire des frayeurs, c'est loin des fantômes qu'il y trouve son repos, lui. y'a comme un surplus de nostalgie qui vient adoucir ses maux dans son estomac, y'a comme un soupçon d'insouciance qui vient rappeler les bêtises d'antan - affres adolescents aux erreurs qu'il a eu l'occasion de regretter en six ans. soupir, il essaie tant bien que mal de reproduire les feuilles séchées sur le rebord de la fenêtre, accordant une oeillade aux passants curieux qui croient percevoir un spectre statique - c'est rien pourtant, juste nicky qui sourit pas assez pour rassurer.
le bois grince,
le bois hurle,
le bois se fait si vieux qu'il pourrait parler de courbatures, d’arthrite ou de mort lente. l'image l'amuse quelques secondes - il saurait pas dire combien d'heures se sont écoulées, c'est un dimanche à rien foutre, à rien glander, hors du lit pour une fois, à chercher l'inspiration là où y'en a pas. pincement de lèvre, sens en éveil quand ça fait plus de bruit que convenu - porte à peine ouverte qui fait entendre son râle infâme. pas vraiment de la curiosité - juste la peur de se faire dégager. alors nicky il se prépare à l'ouvrir, à dire qu'il va pas tarder, ni dégrader encore plus les lieux - faudrait pas énerver les défunts. puis ça s'arrête tout vif, tout net, une coupure tellement propre qu'elle aurait pu être faite par un professionnel du nom - un assassin. le coeur qui manque un battement, les battements qui se comptent sur une main à quelques secondes d'intervalle. tout qui se serre, tout qui bourdonne - y'a plus que le silence pour l'accompagner, là où il attendait l'orage pour venir chanter.
(inespéré)
salive qu'il avale difficilement, ça a du mal à parcourir sa bouche, ça fait que les mots se mélangent, que tout dérange. que lui, s'il avait assez de force nicky, il en briserait son carnet en deux. froncement de sourcils, ultime armure qui s'effondre - mais pas assez, pas assez pour dévoiler une émotion trop forte, trop naïve, trop ancienne, brutale.
s
a
g
e
sage. sage. sage. sage. prénom détesté. prénom aimé. prénom répété. prénom écrit. prénom dont les syllabes et les consonnes ont du mal à s'aligner. il reste quand même statufié, paumé dans un espace temps - bordel six chiennes d'années.
- t'es sorti quand ?
et c'est tout ce qui vient naturellement. c'est tout ce qui vaut le coup. c'est tout ce qui fait sens à son esprit - quelque chose de logique pour revenir sur pieds, pour affronter la réalité, l'attraper par la gorge et l'étouffer. qu'elle se taise. parce qu'elle arrête pas de rappeler que c'est arrivé, que ç'aurait pas dû se faire, que c'était une
putain,
d'erreur.
(la plus belle)
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Sage Lyons
Sage Lyons

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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyMer 16 Aoû - 22:11

grincement de porte qui se referme derrière lui et sage, sage, il est libre. il est libre comme il en a rêvé pendant six longues années. six années à être enfermé, sevré de force, proie puis prédateur. six années à ne voir personne de l'extérieur, à se demander ce que devenaient à la fois son père et nicky. six foutues années et il est dehors, sage. il respire, revit enfin. et il ne sait pas ce qu'il attendait, sage. il ne sait pas ce qu'il ressent, là, maintenant, seul à la porte de la prison. ça manque d'authenticité. il n'a pas l'impression d'être dehors, de respirer la liberté qui lui avait été retirée six ans plus tôt. il se sent abandonné, lâché dans un monde qui lui est aujourd'hui inconnu.
et ça, ce sentiment, cette impression, ça reste.
ça reste jusqu'au moment où il passe le seuil de ce squat, de cette maison délabrée, repère d'un couple séparé, dépareillé, singulier. il ne tente pas d'être discret, sage. il se laisse porter par ses jambes, connaisseuses. il ne sait pas combien de fois il a monté ces escaliers, dévalé ce couloir, les lèvres posées sur la chair de nicky et leurs doigts entremêlés - image de deux gamins, l'un plus que l'autre, insouciants et naïfs. les années se sont écoulées et pourtant, pourtant, il a l'impression que c'était hier la dernière fois qu'il a fait ce chemin.
et.
et il est là.
il est là, nicky - de dos puis de face. son cœur s'arrête de battre, ses poumons refusent de se remplir d'air. il est là, nicky. il est là après six ans passés loin de lui. il pourrait mourir sur le champ. il pourrait, sage. il pourrait tout faire mais il reste planté là, les pieds enfoncés dans le sol, paralysé. – t'es sorti quand ? sa voix résonne dans ses oreilles, plus grave, tellement plus celle d'un homme que d'un gamin. il passe une main refroidie dans ses cheveux, dans sa nuque. – il y a quelques heures, qu'il répond d'une voix à peine audible. ses dents attrape sa lèvre inférieure, la bouffe jusqu'à ce qu'un goût métallique se répande dans sa bouche. il est paumé, sage. il est paumé et pourtant, là, il se sent chez lui. – comment tu vas, nicky ? il ne bouge toujours pas. il ne bouge toujours pas alors qu'il le voudrait. alors qu'il crèverait d'abattre la distance entre leurs deux corps.
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Nicky Ash
Nicky Ash

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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyMer 16 Aoû - 22:42


sage, nicky
i'm gonna heal you anyway
promise i'll always be there
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@the cure, lady gaga / peculiar soldat,

les joues sont plus creusées, les cernes sont plus violettes, la peau plus blanche, l'air plus déconfit, vieillit. sage c'est un vieux polaroid fondu au soleil, y'a plus les couleurs, y'a que du noir, qu'une bulle gonflée qui éclate et s'enflamme. sage c'est plus clair, c'est plus aussi net qu'un désert en pleine canicule. sage c'est une tempête criante qui relâche toute sa pluie sur une fenêtre trop fine. sage c'est un ramassis de particules explosées qui forment, se déforment. la frayeur de l'oubli, le distributeur sans le vouloir d'images blanches passées au mixeur - et de ses traits, il lui a resté qu'une ultime tentative de le faire perdurer dans quelques carnets bondés, prêts à vomir une cavalcade de dessins pas animés. la mine reste bien collée à sa voisine, il appuie, appuie de plus en plus, sans trop faire attention - pas loin de vouloir trouer toute la surface solide. l'autre il parle, l'autre il cause, le taulard suivi, le taulard chopé la main dans le sac - avec en bonus un adolescent désoeuvré dans les pattes. frisson dans l'échine, qui se propage, se compte sur chacune de ses vertèbres. il inspire, expire, reste paisible - plus qu'à l'époque. nicky il chercherait presque une échappatoire, mais il bouge pas, il reste - parce que c'est ce qu'il voulait, capricieux, qu'il se tire pas derrière des barreaux poisseux. qu'il finisse pas, immensément, profondément,
coupable
(seul)
il dévisage, de haut en bas, de bas en haut, se focalise sur le visage - début d'une barbe inconnue au bataillon. il serait même capable de lui demander la pièce d'identité, pour être sûr, pour comprendre, pour capter que tout ça, ça a coulé à pic - une roche tombée dans un lac sans fond. il cause, laisse son timbre frémissant hanter ses tympans - le manque le plus dur, le plus pur, le plus terrible de tous. celui d'une voix qui est devenue muette, façon touche du portable pour qu'il arrête de tout pourrir durant une séance de cinéma.
- comme un dimanche. il referme son exutoire, son petit purgatoire. il mord sa lèvre inférieure, la relâche avant d'y caler son pouce. le silence son ultime potence, il voudrait s'excuser, et sans doute qu'il devrait s'y mettre à ses pieds, lui balancer qu'il aurait mieux fait de tout dire de suite avant de laisser ses doigts serpentins enlever son tee-shirt un beau matin. il aurait mieux fait, nicky, d'être plus malin. qu'il était aveugle, et qu'il l'est toujours à pas mettre de nom définitif sur un quelconque amour - ça se paume, comme un gosse en pleine galerie marchande.
- putain. remarque acerbe pour sa propre personne, pour la situation entière. comme un mauvais retour en arrière, une blague détournée pour qu'elle paraisse encore plus horrible à l'arrivée. sans doute qu'il avait pas imaginé ça, nicky, qu'il revienne un jour et ici. qu'il revienne tout court, peut-être un peu pour lui. j'ose pas te d'mander et toi. qu'il marmonne sans trop vouloir se faire comprendre, ça fait pas filtre. il redresse sa tête, range son attirail dans son sac posé à côté de lui. il remercie la marche d'exister, sans laquelle il serait sans doute en plein délire, à tomber, tomber,
(sans atterrissage)
- j'imagine que genre - t'as rien encore ? pas de boulot, pas de matelas, pas de repère ici-bas. nicky qui tape dans les banalités pour faire comme si, comme si ç'avait pas exister, pour reprendre au point où ça s'est délabré - en un coup de vent, ridicule château de cartes aux piques acérés et aux trèfles malchanceux. il aurait aimé faire plus, faire mieux,
(incapable de ce peu)
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Sage Lyons
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyMer 16 Aoû - 23:27

ils sont si proches, nicky et sage. ils sont si proches et pourtant, dans le fond, si éloignés. il y a un fossé entre eux deux, un mur de six années, grand comme une montagne qui les sépare. là, là, ils sont comme deux inconnus. comme deux étrangers qui viennent de se rencontrer, apprennent tout juste à mémoriser les traits de l'autre. sage, il remarque tous les changements physiques de nicky. il a changé, lui paraît plus épanoui, dans un meilleur état qu'avant son arrestation. et lui, il se demande si ce n'est pas son départ qui lui a rendu de ses couleurs. ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose qu'il s'en aille, forcé de le quitter. c'était peut-être mieux pour lui.
mieux pour eux.
il se dit ça, sage, et ça le blesse. ça lui fait si mal que ça lui donnerait envie de pleurer, de se tordre en deux sur le sol dégueulasse de cette maison qui part en ruines - comme leur vieil amour, celui qui a pris la poussière. il tient bon. il parle pour combler le vide à l'intérieur de lui-même. il demande. il veut savoir, sage, si ce n'est qu'une illusion ou si nicky, il va mieux. il ne sait pas ce qu'il espère, ni quelle réponse il attend. – comme un dimanche. il hoche la tête, feignant la compréhension. la vérité est qu'il ne se rappelle plus, sage. il ne se rappelle plus de ce qui différencie le dimanche du lundi, du mercredi ou du samedi. six ans qu'il n'a pas vu la différence, subissait chaque journée de la même manière. – comme un dimanche. il répète. il répète comme pour s'en imprégner, essayer de rassembler ses souvenirs. comme un dimanche. et il revient sur la terre ferme, ramené à la réalité par l'injure de nicky.
putain. c'est le mot.
putain. qu'est-ce qui se passe ? qu'est-ce qui nous arrive, nicky ? t'es qui ? je suis qui ? on est qui ? - plus très sûr qu'il y ait une réponse à toutes ces questions.
putain.
il n'entend pas la suite, sage, juste un toi avalé. puis, – j'imagine que genre - t'as rien encore ? il secoue la tête. il n'a rien, sage, se demande bien s'il aura quelque chose un jour. tout est parti en fumée. tout. – il y a des, hm, foyers pour anciens détenus en dehors de maggie valley. j'ai dit que j'irai crécher là-bas en attendant de trouver un appart. main nerveuse qui se perd dans ses cheveux, yeux qui se détournent pour se poser un peu partout et nulle part à la fois. faut que j'passe à la banque pour récupérer d'l'argent. j'ai presque rien sur moi, là. juste le nécessaire, finalement. ses yeux recroisent ceux de nicky et il tente un sourire - sourire peu concluant. j'voulais juste passer. j'voulais juste... profonde inspiration, quelques pas pour effacer la distance qui les sépare. il laisse son regard vagabondé sur son visage, analyser chaque petit détail qui aurait pu lui échapper durant cette moitié de décennie. j'peux ? qu'il demande. il attend la réponse de nicky pour poser sa main sur son visage, caresser sa pommette de son pouce. c'était flou. il commence, la boule au ventre qui ne veut pas disparaître. j'me souvenais d'toi mais c'était flou.
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Nicky Ash
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyJeu 17 Aoû - 0:30


sage, nicky
i'm gonna heal you anyway
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promise i'll be the cure.
@the cure, lady gaga / peculiar soldat,

flux ininterrompu, une vague qui se répète dans une boucle, une vague qui continue, qui change pas de hauteur, qui s'abat de la même manière. cette même vague qu'y'a six ans. cette même vague qui empêche de respirer, laisse quelques bulles se percer. paroles éparses qui comblent un vide, un néant à peine surmontable avec une corde bien tendue - nicky il est toujours pas prêt pour faire le funambule, pour guetter l'instant où il touchera plus rien. il écoute, attentif à la moindre sonorité qui pourrait l'aiguiller sur un éventuel état des lieux - ils sont foutus, mis sous un tapis en attendant que quelqu'un tombe dessus, s'écroule et vienne nettoyer après. y'a comme une gamme qui sonne pas assez bien, comme un décalage entre ce qu'il laisse entendre et ce qui se fait. y'a une tentative chez lui de se concentrer, de plisser les paupières pour percevoir cette petite tache désagréable sur le tableau ô combien représentatif d'un paysage en ravage - mais ça prend pas. il hoche vainement la tête, se fait une idée des traits qu'il peut dessiner sur la grande carte du coin - par où passer pour venir jeter des cailloux à la fenêtre, la jouer plus enfant qu'adolescent. minauderies, qui voudraient tout chambouler. qui le font pas. ça reste bloqué, un bug de l'écran. puis ça sort les premières armes, le premier coup de feu qui menace de le mettre à terre, le foutre k.o par forfait, les doigts qui se glissent, retracent, façonnent les os qui ressortent, instant de pure -
(perdition)
il laisse pousser un rictus à la bordure de ses lèvres, profite de la froideur de son toucher pour raviver le crépitement presque brouhaha d'une flamme enfermée sous une cage de verre. il dit rien, nicky. il a jamais été doué avec les mots. il préfère attraper à son tour, tenir le poignet, enrouler ses ongles autour - sa punition à lui.
- arrête tes conneries. tu vas v'nir chez moi l'temps j'sais pas, qu'tu trouves quelque chose. un temps. iris qui se baissent, la honte mêlée à la tendresse, attention soudaine offerte à ses pompes crasseuses colorées de terre boueuse - à force de jouer sous les gouttes translucides, de vouloir taper causette à la pluie diluvienne. j'te dois bien ça. constatation sans précédent, qui demande pas l'aumône ou à ce qu'on lui mette un coup de bâton dans les côtes. même s'il l'attend, sa sentence, l'échine courbée, prêt à l'accepter s'il le demandait - sage qu'aurait mieux fait de le détester, c'était bien parti pour aller dans un épisode de ce type, risible dans un pathos à en arracher les larmes à la ménagère du coin. sage il le surplombe, sage il cache le soleil - une lune descendue de son piédestal, ou un morceau de trou noir qu'il faut savoir gérer avant de se faire avaler tout entier.
- hm. et il lâche pas nicky, il veut plus lâcher - il a fait l'erreur de le faire, sans pouvoir de nouveau regarder en arrière, sans pouvoir retracer les contours de cette affaire. la tête se tourne, les yeux se ferment, les lèvres se posent sur la paume, baiser qui se disperse. l'inspiration profonde puis le rire sec qui s'interpose en bonne dame de compagnie. t'es devenu un brouillard. une odeur singulière, particulière qui vient le chatouiller, changée, disparue. sage le chien battu laissé sur l'aire d'autoroute. un blizzard. quelque chose du genre. forme épaisse qu'il arrivait pas à dompter, force de la nature qui préférait à l'insouciance mièvre la totale négligence. sage il devait finir dans une boîte, sage il devait finir dans un cercueil, sage il aurait dû être un pas-sage dont faut ressortir plein de morales, plein d'idées.
(retour à la case départ)
- t'es pas loin des trente ans. si j'dis qu't'es vieux tu m'en colle une ? dédramatiser pour mieux réapprendre, dédramatiser pour mieux aborder le problème sous un autre angle. y'a un soupçon de malice qui vient alimenter ses pupilles noires, charbonneuses. il regarde.
regarde, regard, regar, rega, reg -
(regrette)
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Sage Lyons
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyJeu 17 Aoû - 11:24

il touche, caresse, redécouvre. nicky, ça résonnait comme un lointain souvenir, peut-être même un rêve plus qu'une réalité. six ans. six ans que sage, il n'avait pas pu poser son regard sur son regard, sur sa silhouette qui le faisait rêver. six ans et à la fin, il se demandait s'il n'avait pas tout inventer. pourtant, il est bien là, nicky. ils sont là. ses doigts ne touchent pas le vide, ils le touchent lui, lui dans toute sa splendeur. tout ça, c'était flou mais ça ne l'est plus. et quand sa main attrape son poignet, son cœur manque un battement - seul réel contact en six ans. il ferme les paupières une demi-seconde, se laisse à la fois bercer par son toucher et le son de sa voix. – arrête tes conneries. tu vas v'nir chez moi l'temps j'sais pas, qu'tu trouves quelque chose... j'te dois bien ça. froncement de sourcils. il secoue vivement la tête. il n'est pas d'accord, sage. il n'est pas d'accord que nicky lui dise qu'il lui doit quelque chose. il ne lui doit rien. s'il a été attrapé, arrêté et incarcéré, il est l'unique responsable. – tu m'dois rien, nicky. t'y es pour rien, qu'il affirme. ça lui fait mal de se dire que nicky, il s'en est voulu pendant de longs mois qui se sont transformés en années. tout ça, c'est de la faute de sage. il était l'adulte et il n'a rien fait, incapable de se détacher de lui alors qu'il savait que ça pouvait leur coûter cher. et la drogue, c'est de sa faute aussi. s'il avait été plus prudent, il n'en aurait pas eu plein les poches et les tiroirs lors de la descente des flics dans son appartement. t'y es pour rien. il répète pour nicky comprenne. pour qu'il arrête de se faire du mal à cause de ça. pour qu'il sache que lui, il ne lui en a jamais voulu. c'était une erreur de sage.
son erreur.
la sienne.
uniquement la sienne.
– t'es devenu un brouillard. un blizzard. quelque chose du genre. de leur amour, il ne restait plus qu'un arrière-goût, que des brides de souvenirs. il avait quinze ans, nicky, et sage en avait vingt-deux. duo maudit, couple profane. le monde entier devait être heureux de savoir qu'ils étaient séparés, dans l'impossibilité de se voir, de se toucher du bout des doigts. en six années, sage aurait dû oublier, passer à autre chose. il aurait dû pour le bien-être de nicky plus que pour le sien. t'es pas loin des trente ans. si j'dis qu't'es vieux tu m'en colle une ? les aurait dû, les si, les peut-être, les mais, ils disparaissent. ils disparaissent pour faire place à l'allégresse. sage, il ne sait pas d'où ça vient mais il rit. il rit à en avoir les larmes aux yeux. il rit comme il n'a pas pu le faire pendant ces longues années, fait disparaître toute la pression, toute la souffrance sur ses épaules. – j'peux t'dire la même chose. ça t'fait quel âge ? vingt ? vingt-et-un ? il reprend la parole après s'être calmé, un sourire aux lèvres pour illuminer son visage esquinté. t'avais quinze ans quand j'suis parti. et regarde-toi. il sent son cœur qui se serre. ses lippes reviennent en lignes droites et sa main quitte sa peau, l'emprise de ses propres doigts aussi. j'peux pas. il passe une paume rageuse dans ses cheveux, détourne le regard une nouvelle fois. il sent les larmes qui lui montent aux yeux. merde. on s'connaît plus. on s'connaît plus et tu m'offres l'asile. tu m'offres une considération que j'mérite pas. il évite toujours de croiser ses iris et recule de quelques pas, comme s'il était prêt à prendre la fuite, à se barrer en courant.
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Nicky Ash
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyJeu 17 Aoû - 12:33


sage, nicky
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il se débat sage, il se débat contre une entité sur laquelle il a aucun poids. il cherche, avec un peu de lumière, à abattre les ténèbres. il se la joue chevalier spirituel, il refuse, il réfute, il tente de réparer les pots brisés sur un parquet qu'a coûté un bras. il vient, il veut repartir. il sait pas ce qu'il veut. et à bien y regarder, nicky il y comprend pas grand-chose non plus. sourcils froncés, sourire qui se surprend à l'entendre rire - ça c'était tellement ancien que ça valait plus le coup de s'y attarder, c'était tellement ancien que c'était facilement lié à la culture inca ou l'antiquité. c'est pas que tout disparaît, c'est que ça semble moins compliqué. que la montagne devient une ridicule colline aux verdures apaisantes. puis les âges se posent sur la table, y'a un truc qui pourra pas se combler, c'est le vide qui se joue entre deux générations complètement dépitées. l'une trop tournée vers l'arrière, l'une sans prendre conséquence de l'avenir - s'il est possible d'en trouver un à la clef. c'était fait pour coexister, se fréquenter, pas tenter de fusionner dans une ultime  danse au rythme endiablé. coup en traître - le couteau dont il sent la lame se planter dans son dos à mesure qu'il recherche la porte de sortie, venir pour mieux repartir, c'est un crédo bidon qu'il peine à comprendre, nicky. qu'il veut juste pas assimiler sous peine d'en morfler. ça fait gonfler ses veines, ça palpite et il l'écoute, l'entend, laisse sa tête tomber en arrière mollement avant de profondément soupirer. jambes subitement droites, debout sur l'escalier, enfin capable de marcher - de lui faire face. il descend, se retrouve devant sage, attrape la sangle de son sac pour la remettre convenablement sur son épaule.
(vivant)
(vivant(s))
- tu peux très bien l'faire, fais pas ton difficile. vieilles manies d'antan qui reviennent, sujettes à disputes singulières sous un toit réchauffant - celui de chez lyons, toujours chez lui, jamais le plus jeune qui se contentait d'une chambre d'adolescent en pleine crise. y'avait pas les étoiles mais c'était amplement suffisant, et la pluie, elle s'écoutait sous les combles, il y profitait encore plus en se lovant contre le matelas - mettant de côté le fait que sage, lui, il se shootait. de toute manière sage, j'te laisse pas le choix. c'est pas une question ni une proposition, tu viens, c'est tout. il s'affirme le môme plus qu'avant, moins en frappant, plus en l'ouvrant. sa bouche qui pourrait presque trembler sous la disparition du fantôme aux yeux en amandes. pour pousser son propos, nicky il y mêle les gestes, il attrape à nouveau son poignet, veut y laisser sa marque bleutée ou noircie par ses propres méfaits.
- puis p'tain tu mérites c'que j'veux qu'tu mérites. on devrait même pas parler d'mérite. soupir, sa main libre vient un peu gratter son front alors qu'il se concentre à nouveau ailleurs, sur un morceau de mur qui forme un petit tas. il mord sa joue quelques secondes, la relâche avant de brutalement, choisir la voie de la facilité - pure atrocité. il émet une pression, le tire contre lui, l'attire contre lui, l'entoure de ses bras, serre comme un forcené en agrippant sa tignasse de quelques doigts. il balance, sans doute pour se faire pardonner.
- j'suis majeur et vacciné.
assez grand pour décider
(plus d'compteur à tenir)
(plus de choix à faire pâlir)
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Sage Lyons
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyJeu 17 Aoû - 13:35

le fossé s'agrandit sous l'impulsion de sage. il ne peut pas. il ne peut plus. ça fait trop longtemps et ils ne se connaissent plus. peut-être que, dans le fond, ils ne sont jamais connus. ce n'était qu'une illusion, qu'une fantaisie à en faire rêver les plus pessimistes. il voudrait y croire, sage. il voudrait croire que leur histoire aura une suite, que le gamin et l'adulte retrouveront cette passion d'antan, celle qu'il a valu à l'un de se faire jeter dans la cage aux lions. malgré le mal qu'elle a causé, sage n'a jamais rien regretté. il aurait pu se prendre une vie entière derrière les barreaux qu'il n'aurait jamais pensé à regretter d'avoir rencontré nicky, de l'avoir chéri à sa manière un peu bancale, un peu singulière. et là, là, il ne sait plus ce qu'il doit faire. il ne sait pas s'il doit partir ou rester, briser ou aimer. alors il recule, s'éloigne un peu de l'être qu'il désirait retrouver. il avoue, affirme qu'il n'y a plus rien à faire. qu'ils ne sont que deux anonymes, deux êtres décalés, empruntant des chemins qui finiront par diverger. mais nicky, nicky, il ne le laisse pas s'échapper, se raccroche à lui par des paroles puis des doigts qui se referment autour de son poignet. – tu peux très bien l'faire, fais pas ton difficile. il secoue la tête pour la énième fois. non. il ne peut pas. il ne sait pas, nicky. il ne comprend pas. il sent l'emprise qui se resserre, l'emprisonne. ça lui rappelle avant. ça lui rappelle quand tout était tellement boiteux que leur amour se mêlait à une violence qui se voulait conservatrice, tendre au possible. de toute manière sage, j'te laisse pas le choix. c'est pas une question ni une proposition, tu viens, c'est tout. sage, il attend les insultes, les injures qui avaient l'habitude de couler de leurs lèvres. il attend les coups incontrôlables. puis les baisers sauvages, les mains baladeuses qui pénètrent sous le t-shirt et le retirent avec l'agilité d'un expert.
mais nicky, il serre juste. il serre à en bleuter la peau sous ses doigts. et sage, lui, il ne fait rien pour se libérer, se détacher de lui et de son joug. il admire les changements, l'âge adulte qui coule dans ses veines, a changé le gamin en un homme à la fois plus modéré et plus imprévisible. – puis p'tain tu mérites c'que j'veux qu'tu mérites. on devrait même pas parler d'mérite. bien sûr que si, ils devraient parler de mérite. il n'en mérite pas, sage. il a joué au con, s'est amouraché d'un adolescent alors qu'il savait qu'il n'avait pas le droit, que c'était mal. il se rappelle de l'expression sur le visage de son père, de la déception qu'il lisait dans ses yeux. il se rappelle de son poing qui s'abat avant qu'on ne l'éloigne de lui. fils prodige, arrêté pour possession et consommation de drogues. fierté des lyons, enfermée pour détournement de mineur - sur un gamin, non une gamine. le combo. il aurait dû s'éloigner, sage. il était le seul à pouvoir le faire parce que nicky, c'était plus un enfant qu'un homme en âge de raisonner. il se laisse mollement attraper, entourer des bras de l'être aimé. j'suis majeur et vacciné. phrase de trop, mots qui résonnent, frappent les parois de son crâne. il ne se retient plus, sage. il fond en larmes, la tête posée sur son épaule. – fait chier. il rage contre lui, se contrôlant pour pas se mettre à frapper, à tempêter contre son torse. lâche-moi, qu'il ordonne. il tente de se détacher, de quitter son emprise mais nicky, nicky, il a plus de force que lui. ce n'est plus si facile de s'éclipser, de rivaliser. lâche-moi, nicky. il redit, sans conviction. ses mains se glissent dans ses cheveux, dans sa nuque. il relève la tête, les yeux brouillés plongés dans les siens. et il n'y a pas que là qu'il plonge, sage. il capture ses lèvres des siennes, l'embrasse avec autant de vivacité qu'il en est capable. il l'embrasse comme si c'était la première fois. il l'embrasse pour éviter de se noyer. ce baiser,
son salut.
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Nicky Ash
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyJeu 17 Aoû - 17:35


sage, nicky
i'm gonna heal you anyway
promise i'll always be there
promise i'll be the cure.
@the cure, lady gaga / peculiar soldat,

inspiration profonde, les effluves de son parfum qui viennent raviver d'anciennes fêlures, blessures à peine cicatrisées qui s'infectent sans qu'il ait eu le temps d'y déverser un peu d'alcool - pour se faire hurler, pour en baver comme il le faudrait. ça manque quelque part, ça manque à quelque chose, ça manque sans doute à sa vie. mais nicky il veut rien se dire à l'avance, nicky il veut pas jouer aux échecs en se disant qu'il gagnera en foutant une belle rouste au roi. il se dit rien, il laisse aller, il laisse faire, laisse couler sans trop faire de plans sur une nouvelle planète ou sur les anneaux de saturne. il essaie de récupérer ce qui a été arraché trop brutalement, si bien qu'à la place de ce qui était, il reste qu'un vide, qu'une crevasse qu'il faudrait combler avec du plâtre ou un peu de bois. et il serre nicky, il continue de serrer parce que c'est bêtement ce qu'il voulait faire, chaque fois que l'année s'écoulait, chaque fois que les feux d'artifices venaient se consumer devant sa fenêtre. la candide signification d'une accolade, d'une véritable sensation de se fondre, partage de corps l'espace de quelques secondes sans donner trop d'effort. serrer pour signaler. serrer pour pas avoir à parler. serrer parce que c'est un miroir tout entier qui vient de s'ébrécher, laissant les morceaux coupants se planter dans ses jambes. serrer parce que bon dieu, qu'il en a rêvé, fantasmé à en sentir la nausée se rabattre sur ses maigres épaules. puis sage s'effondre, sage laisse pas sa force le posséder, à préférer le calme après une crise de larmes bien méritée. il voulait pas le voir pleurer, nicky, il pensait même pas le voir tout court. il sait pas comment réagir, il bouge pas d'un pouce, juste referme un peu plus son poing sur sa tignasse carbone.
lâcher, lâcher, lâcher,
lâcher pour fuir, lâcher pour courir,
(me lâche pas)
et la respiration qui se met à carburer, à chercher ce qui serait de près ou de loin un apaisement - impossible, pas après ça, pas après ce maintenant. il veut dire, il veut râler, il veut grogner. il en a pas le temps nicky, parce que ça tombe sur sa bouche comme une bombe atomique en pleine guerre, ça l'attrape, ça le prend. il y répond sans plus attendre, il laisse le reste suivre - même les paupières qui se ferment à l'unisson. il goût, il découvre, laisse la pression se continuer, s'étirer comme un élastique qui pourrait à tout moment craquer. les doigts qui restent, qui se figent, sauvagerie soudaine sous le manque. sauvagerie qui détruit. sauvagerie qu'il accepte - douceur pourtant sur la manière de reprendre ses marques. nicky qui embrasse, embrasse encore, embrasse follement, embrasse bêtement, embrasse ce qui s'est volatilisé, pur miracle dont il remerciera pas le seigneur. la bête dans ses reins, les papillons qui voltigent puis retombent au sol.  secondes, minutes, qu'il aurait pu saigner pour un énième baiser de sa part. il appuie sur le bouton arrêt de la machine, se remet à l'entourer, à le serrer, le tenir pour pas qu'il finisse à genoux en priant sa bonne étoile pour qu'elle le délivre de sa peine.
- tu viens chez moi sage, j'm'en cogne. murmure qu'il cherche pas à étouffer plus que ça, seulement qu'il se sent fixé ou jugé par une force plus grande que lui. menton sur son épaule, puis le front, les poumons qui peinent à trouver l'oxygène nécessaire. le bout de sa langue qui passe sur ses lèvres un peu rouge, demandeuses, dans le manque, qui retombent dans ce qui devait être une désintoxication - pur mensonge pour se donner bonne conscience. ça va aller, okay ? ça va - ouais, ça va aller. tant pour l'un que pour l'autre. ça va aller, ça devrait aller. ça pourrait aller. ça doit aller. ça le doit obligatoirement. sinon ça vaudrait pas le coup, sinon ça rimerait avec une descente définitive pour tout ce qui a tenté de se construire. il regarde un peu plus nicky, regarde les vêtements que sage il porte - les mêmes que quand il a été arrêté. il voudrait le dévorer, il voudrait le cacher, il voudrait l'empêcher de voir la lumière qui le fait fondre à terre. il voudrait -
(trop précieux pour cette planète)
- ça va aller. à rien promettre, parce que c'est fait pour se dénouer y paraît comme un noeud de pendu mal fait - exit la nuque brisée, bonjour la mauvaise chute causant une cheville tordue. calme-toi et on s'tire.
(ça va
a l l e r)
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Sage Lyons
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MessageSujet: Re: inferno ♢ sage   inferno ♢ sage EmptyMar 22 Aoû - 19:16

il demande de lâcher, sage. il demande. il supplie. il ne veut pas des bras de nicky autour de lui, de son étreinte, de cet emprisonnement qu'il désirait tant six ans auparavant. il ne veut pas de tout ça, s'est répété, enfermé, que ce n'était pas récupérable. puis il y a ses lèvres qui se cognent aux siennes, retrouvent le rythme de leur symphonie. il s'en rappelle, sage, et tout ça, ça n'a pas perdu de sa saveur. lui qui voulait partir, s'éloigner des griffes de l'être aimé, il voudrait ne jamais arrêter de l'embrasser. doucement, la vie reprend un sens, retrouve de ses couleurs, de sa valeur. nicky en est la seule raison.
juste nicky.
et ce baiser, il dure. il dure une éternité mais finalement, il se brise. les paupières de sage restent closes. il est incapable de les rouvrir, d'affronter cette nouvelle réalité, celle dont il a rêvé derrière les barreaux. il laisse nicky serrer ses bras autour de lui, le retenir de flancher, de se briser en mille morceaux au milieu de toute cette poussière, de tous ces souvenirs de différentes vies dispersées. – tu viens chez moi sage, j'm'en cogne. tête sur son torse, sage n'omet aucune objection. il n'y a pas matière à discussion - pas avec nicky - et dans le fond, sage, il n'est pas sûr d'avoir la force de refuser, de se battre avec lui pour si peu. ça va aller, okay ? ça va - ouais, ça va aller. il ne bouge pas d'un poil mais sage, sage, il voudrait secouer la tête avec véhémence, lui faire comprendre qu'il n'y a plus rien qui ira, que le sage qu'il a aimé s'est laissé couler en prison. même s'il en était capable, il ne dirait rien, effrayé à l'idée de briser nicky, lui qui croit, qui pense que ça marchera. effrayé à l'idée de l'écorcher davantage, de faire remonter les souvenirs, les mauvais, ceux qui détruisent un homme aussi fort soit-il. il ne veut pas le blesser. il ne veut plus le faire souffrir, juste lui faire oublier la folie du passé.
– ça va aller. calme-toi et on s'tire. ses mains remontent à sa nuque, se perdent dans sa chevelure, tirent sur les mèches alors que son visage remonte, que son nez chatouille le creux de son cou, hume cette odeur qui n'a pas changée depuis toutes ces années. il est de retour à la maison. – je t'aime, qu'il murmure d'une voix à peine audible, étouffée. il l'aime, nicky, l'a toujours aimé de cette manière bancale qui le caractérise. il n'a jamais su comment faire, comment le dire et aujourd'hui, il le lui dit. je t'aime. un je t'aime pour toutes ces années passées loin de lui, le cœur séparé en deux, l'un en liberté, l'autre en captivité. les larmes se calment, dévalent silencieusement ses joues meurtries, presque plus composées d'os que de chair. lui aussi, il se calme. il se calme doucement, reprend une respiration normale. et il laisse, sage. il laisse tout s'en aller de ses épaules, lui retirer un poids qu'il n'était plus capable de porter - pour un temps, un court laps de temps, suffisant pour retrouver nicky. pour retrouver son nicky, celui à qui il a été arraché. j'suis désolé. ça sonne comme une supplique. j'suis désolé, nicky. désolé d'avoir gâché ta jeunesse, ton adolescence. de t'avoir gâché toi. mais nicky, moi,
je t'aime.
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