Il a écumé les bars toute la soirée, plus seul que jamais. Nostalgie foireuse qui l'étreint depuis que l'autre grognasse a fait irruption dans sa vie. Nina. Putain c'est pas une ex non. Ca aurait été mieux. Cette petite fouine, celle qui porte le même nom que lui. Famille trop foireuse qu'il a foutu dans un coin de sa tête. Balayer les souvenirs. Tu parles. Ils lui reviennent toujours en pleine tronche. Cinglant et ironique. Tous ces cons qui le hante putain. Sa mère aurait mieux fait d'avorter tiens. Y'aurait eu un débile en moins sur la planète. Il en parle pas. A personne. A vrai dire, quand on lui demande s'il possède de la famille, il dit qu'ils ont tous crevés dans un incendie. Ca fonctionne bien, les gens posent pas plus de questions comme ça. En plus, ça aide à choppé. Les gonzesses y croient à mort et se sentent poussé d'une envie de le câliner. putain mais ressers moi un verre. fait il à l'attention du serveur en face de lui qui le calcule pas. Ca le fait chier. Il a envie de le prendre à la gorge, de passer derrière le bar et se servir lui même mais la force le quitterait trop vite. Il est ivre mort. Incapable de même se lever et rentrer chez lui. Pauv' type. Il se lève d'un coup, prêt à lever le poing mais se vautre lamentablement sur le sol glacé, sa gueule sur le carrelage. Et là, lessivé, les neurones grillés, il se met à éclater de rire. Il tourne grave en rond. Il passe une main dans sa chevelure indomptable et lève les yeux sur cette main qui se tend vers lui. Une main masculine. Qui serait le crétin qui voudrait lui filer un coup de pouce ? Il finit par parvenir à attraper la dite main et s'y accroche comme une moule à son rocher pour se relever franchement difficilement. Et c'est seulement à cet instant qu'il lève son regard sur lui. Aleksei. Ce traitre. Ce faux-cul. Lâche. Son frère quoi. Il l'a méprisé tellement d'années. Il se souvient parfaitement de sa première cuite et de la rouste qu'il a prit en rentrant à la maison trop tard. Il était là Aleksei, caché dans un coin, tapis dans l'ombre pour ne pas qu'on le remarque. Il a pas levé le petit doigt. Jusque là pourtant, Nicholas aurait pu crevé pour lui. Après ça, il a comprit que le sens du mot famille n'était pas celui qu'il avait imaginé. Alors il les a tous reniés. tiens tu me files un coup de main, le vieux est mort ou quoi ? Il ricane. Les nerfs qui le lâchent. Il agrippe le tabouret devant lui et ajoute : si tu veux vraiment m'aider, prend moi un verre de whisky, je crois bien que cet abruti de barman m'ignore volontairement. dit il en hurlant, s'attirant les foudres de la moitié du bar. Pas toujours facile d'être en sa compagnie. Il fait du bruit, il attire les regard vers lui. Ca lui plait d'être le centre de l'attention.

tu ne sais pas vraiment par quelle magie on a réussi à te faire sortir ce soir. c'est clairement pas ton truc, boire dans un bar, supporter la foule, les regards même discrets. t'es pas de ce genre de mec ou de personnes en général. c'est juste, pas toi en faite. et t'as pas envie de jouer aux faux-semblants en permanence. alors ouai, tu sais pas ce que tu fous ici ce soir. tu t'es un peu laissé porter, par les autres, par l'ambiance. t'as bu un peu. pas grand chose, juste de quoi te sentir ... bien. l'alcool ça a jamais été ça non plus. t'es quelqu'un de plutôt banal en fait. ennuyant sur les bords. certains - comme ton idiot de frère - diront totalement coincés et soumit. c'est une autre histoire. tu retiens un soupir, observe ton verre dans lequel il reste un fond d'alcool mélangé à du coca. en parlant de ton frangin ... tu l'as repéré assez facilement, à gueuler comme ça dans le bar. tu le tiens à l'oeil de loin. t'as franchement pas envie de bouger ton cul de ta chaise, mais tu préférerais éviter que ton cadet se retrouve en sang, tu ne sais trop ou. tu retiens un soupir, te pinces les lèvres quand il se vautre misérablement sur le sol et p'être que t'as pitié de lui, vue que tu te lèves pour aller lui tendre la main. tu devais sans doute pas. tu risques de le regretter. tu tires maladroitement ton frère pour le relever et, tu sais pas vraiment combien de verre il a bu, mais bien trop. tiens tu me files un coup de main, le vieux est mort ou quoi ? si tu veux vraiment m'aider, prend moi un verre de whisky, je crois bien que cet abruti de barman m'ignore volontairement. tu fronces les sourcils. l'observant faire en retenant un profond soupir. non le vieux n'est pas crevé - à mon plus grand regret - et t'as bien assez bu, si tu veux mon avis. t'arrives pas à te lever sans te retrouver le cul par terre. tu parles d'une voix calme. pas comme ton crétin de frère. est-ce que t'es obligé de hurlé d'ailleurs ? tu arques un sourcil en passant ta main dans tes cheveux, retenant un second soupir. putain. pourquoi tu l'as pas laissé ce démerder seul ? foutu instinct protecteur.

Trop, c'est un peu son crédo à Nicholas. Il en fait toujours trop. Trop con. Trop bruyant. Trop stupide. Trop mesquin. Trop immature. Trop impulsif. Liste non exhaustive de ces défaut soit dit en passant, il en a un sacré paquet à trainer derrière lui. Des qualités, beaucoup moins. Pour lui en trouver, faut beaucoup creuser. Il parait que rien n'est tout noir ou tout blanc mais le gamin se rapproche quand même plus près de l’obscurité à chacun de ses pas. Comme si ça lui plaisait de foutre sa vie en l'air, tout simplement. Ce soir ne fait pas exception, minable, en vrac, à hurler dans un bar. Se vautrer sans honte aucune, parce que c'est un concept qui lui passe totalement au dessus. Le paternel encore vivant, dommage, il aurait aimé entendre le contraire tiens, il aurait pu aller pisser sur sa saloperie de tombe. j'en veux pas d'ton avis. lache t-il, se marrant à moitié, c'est pas comme s'il avait l'intention d'écouter le moindre de ses conseils de toutes façons. Et si Alek a sans doutes raisons sur l'état avancé d'ébriété de son frangin, ce dernier n'est pas prêt à l'admettre, quitte à se ridiculiser un peu plus. et je hurle si je veux putain, j'les emmerde tous. Ouais, je parle de vous bandes de petites merde. S'en est trop pour le barman qui vient le prendre par le col pour le foutre dehors. Une scène qui cause l'hilarité des badaud. Faut dire qu'il a l'air très con Nicholas, ces pieds qui trainent au sol, en train de se débattre vainement pour appuyer son point de vue. Et le bitume qu'il retrouve, comme souvent alors qu'il vocifère des trucs assourdissants que lui seul arrive à comprendre. Puis il voit son frère au loin et lui ordonne : et toi aide moi à me relever putain. enfin, ça y ressemble en tout cas, parce qu'il est possible qu'il mange quelques syllabes vu l'état désastreux dans lequel il se trouve. Bien bien bien. Le hic dans l'affaire, c'est qu'il sait même pas où il est avec ces conneries de barathon. Il arrivera jamais à rentrer chez lui. Ou surement pas en un seul morceau.