âge, date et lieu de naissance : le quart de siècle, c’est la formule, la banalité d’usage. Un pied qui sort de la jeunesse innocente, un autre qui se dirige vers l’inévitable. Nina est née à Johannesbourg, dans la chaleur sud-africaine d’un onze août. origines et nationalité : elle est sud-africaine, par le sang de ses deux parents et par sa terre natale. job, études : Nina, elle panse tout, tout le temps. Parce qu’elle a ça dans le sang. Elle panse les plaies béantes, les tristesses inondées de larmes, les douleurs à s’en arracher le coeur. Nina, elle est infirmière. Celle qui reste forte devant les plus faibles et qui pleure souvent en rentrant chez elle. statut civil : fiancée. C’était l’amour, la passion et la déraison. C’est la fuite, la rancoeur et l’oubli. statut familial : fille unique, sa famille se réduit à une mère et à un père. Il n’y a qu’eux trois, le reste de la famille étant resté en Afrique du sud. endroit préféré : une plage, et peu importe laquelle. Du sable qui brûle la plante des pieds, l’écume des vagues qui s’écrase sur les rochers et le sel de l’eau accroché aux cheveux. plus belle réussite : elle mesure quelques centimètres et prend forme au creux de son ventre. pire échec : ses fiançailles, une bague au fond de sa poche parce qu'elle est trop désagréable à son doigt. animaux de compagnie : elle mesure quelques centimètres et prend forme au creux de son ventre. Humour. chanson du moment : Painting Greys, de Emmit Fenn. passions, hobbies : Nina aime son métier, il la passionne, parce qu’aider les gens c’est dans son sang, et qu’elle aime découvrir les histoires de chacun. Sa seconde passion est la peinture. L’aquarelle, c’est ce qu’elle préfère, les contours flous sur les toiles claires, le rôle majeur de l’eau dans la création. gourmandises favorites : si tant est que l'on considère cela comme une gourmandise, elle aime les framboises plus que tout autre chose. groupe : sky. traits de caractère : Elle est tornade, celle qu’on laisse tout emporter sous son passage, celle dont il ne reste qu’un carnage, et qu’on ne peut que regarder passer. Nina vit tout très vite et très fort, pas très amie avec la demie mesure. Elle aime infiniment ou haït avec une force incommensurable. Elle est très ambivalente, ne sait pas toujours ce qu’elle veut. Nina a beaucoup d’humour. Elle blague à froid, d’un humour cynique, parfois trop sec, mais ça lui permet de cacher ses tourments derrière un masque de dérision. crédits : tumblr.

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adventure of a lifetime
UN. Du haut de ses huit ans, la petite fille glisse ses doigts dans ceux de son meilleur ami. De sa main libre, elle tire un petit chariot en bois dans lequel ils ont soigneusement déposés leurs peluches. Ils font ça tous les dimanches, avec Tobias. D’abord elle attrape le chariot de fortune que son père lui a construit, embarque son ours polaire en peluche ainsi que le chimpanzé bleu ciel, et se dirige vers le voisin. C’est Tobias qui fournit le plus grand nombre de peluches, il sort toujours de chez lui avec ses petits bras pleins à craquer, emmenant toujours les mêmes en ballade. Tobias, il est son meilleur ami, le copain avec lequel elle se chamaille, celui chez qui elle arrive en courant lorsqu’elle souhaite faire un quelconque jeu, celui qui, enfin, est toujours prêt à garder la main dans celle de sa meilleure amie quand Nina a envie de faire comme les grands. DEUX. Elle a envie de pleurer Nina, d’émotion. Tobias s’est perdu dans Nina. Nina s’est abandonnée à Tobias. Ça c’est fait comme ça, entre deux parts de pizzas. Elle l’a embrassée, parce qu’elle en avait envie depuis tellement d’années. Les baisers se firent plus fougueux, les caresses plus appuyées, puis le plaisir de la chaire envahit la pièce. Ce fut comme une évidence de découvrir ça ensemble. Nina ne s’était jamais sentie aussi sereine, aussi entière. Dans les bras de Tobias, le visage enfoui dans son torse, elle se sent heureuse comme elle ne l’a jamais été. TROIS. Elle a eu peur, Nina. Peur des sentiments qui l’animaient, peur de la force avec laquelle elle aurait voulu le serrer contre elle à chaque seconde. Peur de lui faire peur, à lui. Peur qu’il s’en aille, qu’il la laisse avec son coeur émietté. Alors elle s’est éloignée, Nina. Elle a fait comme s’il ne s’était rien passé, comme s’il ne fallait pas en parler. QUATRE. Elle était belle, Shannon. Avec ses grands cheveux bruns et ses quelques grains de beauté. Elle était belle, elle était douce, elle était la bouée de sauvetage de Nina, dans un monde où elle avait perdu son ancrage. Tobias était parti faire le tour du monde, elle était restée en Caroline du nord. Et il y avait Shannon. Elle était belle, Shannon. Elle l'avait demandée en mariage. On ne dit pas non, à Shannon. CINQ. Quand Tobias est revenu, Nina était la plus heureuse. Ça lui est vite passé cependant. Il n’a pas pris comme elle l’espérait ses fiançailles toutes fraiches, il s’est éloigné d’elle, petit à petit. C’était comme vouloir retenir de l’eau au creux de sa main, il lui glissait entre les doigts et ça lui était insupportable. Elle lui avait demandé des explications un soir, elle s’était rendue chez lui en pleine nuit, bien décidée à savoir. Alors il lui avait exprimé des idées en pagailles, tellement qu’il lui avait mis la pagaille dans sa tête à elle aussi. SIX. Shannon veut un enfant. On ne dit pas non à Shannon. Elle sait convaincre les autres en un claquement doigt, elle aurait pu presque faire croire à Nina que l’idée venait d’elle à la base. En revanche, ce qui vient tout droit de Nina, c’est l’identité du donneur. Ce sera Tobias, et c'est elle qui portera l’enfant. Son enfant, et celui de Tobias. Ça lui paraît évident de lui demander, elle sait qu’il ne pourra pas lui refuser, mais en même temps ça la dérange, quand elle y pense, de faire un bébé avec Tobias, même indirectement. SEPT. Elle a la nausée, Nina. Et ça fait plusieurs jours que ça dure. À la sortie des toilettes, elle secoue le test de grossesse frénétiquement. Quand il se montre positif, elle a envie de pleurer. Mais pas de joie, étonnement. Elle est choquée, comme si elle s’imaginait que ça ne prendrait pas, que c’était une idée folle. Mais voilà, aujourd’hui, c’est le premier jour du reste de sa vie. HUIT. Dans l’avion, elle plante ses ongles dans ses cuisses au rythme des turbulences. Elle le sent comme une criminelle en fuite. À la différence qu’elle n’est pas criminelle. Nina n’a jamais dit à Shannon qu’elle était enceinte, depuis deux mois qu’elle est au courant. C’est comme si elle n’avait pas à savoir, comme si ça ne la concernait pas. Elle est perdue, Nina. Elle a fait ses valises, et laissé pour seule explication une lettre lui demandant de ne pas chercher à la retrouver. Mais on ne lui dit pas ce qu’elle a à faire, à Shannon. NEUF. Son poing s’abat sur la porte d’entrée. Elle a mal au ventre, Nina. C’est comme si son estomac lui remontait dans le gorge, comme si elle allait être prise de nausées à nouveau. Quand Tobias ouvre la porte, elle sent son palpitant qui s’accélère. Il la fixe, incrédule, elle, son ventre à peine arrondi (ou moins plat qu’avant) sous son t-shirt moulant, ses valises à ses pieds. Elle n’a besoin de ne rien dire, parce qu’il comprend très vite, Tobias. Il la saisit dans ses bras très vite, et tandis qu’elle hume le parfum de son ancrage, le flou l’envahit davantage. DIX. Un mois s’est écoulé depuis qu’elle a fuit New York. Nina a changé de numéro de téléphone, l’ancien étant assailli tous les jours par des textos et des appels de sa fiancée. Elle aurait espéré que cette fuite en avant puisse l’éclairer, mais il n’en est rien. Elle est dans un flou ambiant, Nina. Se pose toujours plus de questions, chaque jour, à chaque fois qu’elle pose les yeux sur Tobias. Elle ne sait plus comment interpréter les emballements de son coeur et la chaleur qui monte en elle. Les hormones de la grossesse, le fait qu’il soit le père de l’enfant qu’elle porte, ou bien des sentiments qui auraient été mis en veille depuis cette abandon dans la chaire de l’autre, il y a de cela des années déjà. Elle est brouillon, Nina.