âge, date et lieu de naissance : Maggie Valley, juin 1996. Le jour précis est réservé à ses amis. origines et nationalité : Fruit local de fruits locaux, la pousse est indigène. job, études : Elle range les rayons, balaye le sol et sourit aux clients du soir d'une petite supérette du coin, pour pouvoir suivre ses études de vétérinaire. Rêve d'enfant. statut civil : Célibataire, sans se poser la question. Elle n'a pas le temps pour les flirts et elle n'a pas le goût de l'amour long. statut familial : Une catastrophe atomique qu'elle admire comme un astrologue ses étoiles. Après tout c'est la même réaction. endroit préféré : Là où les bottes de caoutchouc trop grandes qu'elle a prises à son père peuvent se salir. Là où c'est boueux après la pluie, là où on ne croise personne, ou alors seulement des gens aussi solitaires qui partageront un bout de chemin avant de se séparer sur un sourire. Partout où elle entend le bruit de l'eau. plus belle réussite : Avoir rattrapé sa bouteille de lait sur le rebord de l'évier avant qu'elle ne se casse ET qu'elle n'éclabousse. pire échec : Ne pas l'avoir réussi les trois fois d'avant, ni les quatre d'après, mais toujours la ranger là le matin. animaux de compagnie : Trois chats récupérés dans la rue, blessés, et un chien en transit dont elle espère encore retrouver le ou la propriétaire. Arche de Noé. chanson du moment : Radical face - Let the river in. Elle l'écoute en boucle. Chantonne les paroles. Savoure l'ironie de sa vie en mélodie. passions, hobbies : L'eau, les cascades, les fleuves, son chant, ses odeurs, ses couleurs. Elle aime la photographier, jardin secret qu'elle ne partage avec personne. gourmandises favorites : Les pommes et les figues. groupe : Wood. traits de caractère : Observatrice - Taciturne - Calme - Loyale - Distante - Possessive - Dure - Jalouse - Analytique - Curieuse. crédits : Persos.

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adventure of a lifetime
( ) Bâtarde, le mot a été lancé. Jeté, plutôt, du haut du mépris de sa mère pour un homme qui n'avait jamais voulu la faire sienne autrement que derrière les murs. Tu es sa bâtarde, c'est elle qui l'a dit. Pas son père, et certainement pas Elsa. Elle, elle est sa fille. Et puisqu'elle lui a coûté tant de secrets, c'est qu'elle est sans doute sa préférée. C'est sa conviction et c'est sa vérité. ( ) Le meilleur moyen d'arriver à ton coeur c'est une balle ou la chirurgie, lui a dit un éconduit. Peut-être bien que oui, après tout. L'amour lui glisse sur la peau comme l'eau sur les écailles d'un poisson. Fruit d'un interdit qui ne goûte pas à son poison, elle n'est jamais tombée, n'a pas trébuché. Son regard commence à s'égarer, parfois. Elle prend des silhouettes en photo, se surprend à les retrouver sur sa carte mémoire quand elle revoit les images. Femmes rêveuses. Garçons androgynes. ( ) Si elle devait choisir entre sauver la vie d'un de ses chats ou de son voisin, ça serait sans doute dommage pour son voisin. Pas qu'elle n'aime pas la vie humaine, mais... Les Hommes, ils se débrouillent ou ils meurent, vous voyez ? ( ) Elle préfère son père à sa mère, c'est tout, c'est comme ça. Il passait lui offrir des monceaux d'amour quand elle, elle lui refilait des devoirs. Elsa ne s'est jamais penchée sur l'injustice de cet état de fait. Pas davantage qu'elle n'a considéré celui de débarquer dans la famille de Papa. Parce que c'est la sienne aussi, et qu'elle l'a décidé. Voilà. ( ) Végétarienne sans être militante, elle évite la viande par habitude. Parce qu'elle était rare sur la table, parce qu'elle n'a jamais aimé le goût. Elle n'est pas riche, et les fins de mois se terminent souvent aux pâtes. Ca ne la dérange pas, tant que les chats n'ont pas faim et que le compte n'est pas trop rouge. Pas de clope, peu de sorties, elle s'en sort en étant chiche. ( ) Tirées à Papa, elle porte fièrement des bottes de pluie trop grandes quand elle se balade, mettant trois, quatre paires de chaussettes les unes sur les autres pour remplir l'espace. A une chemise à lui aussi, qu'elle porte en gilet parfois. Sentiment inconscient d'appartenance. Affichage muet de sa filiation. ( )  Elle est croyante, elle fréquente l'église. Prie le soir avant de dormir. Porte une croix au cou. Sa mère a eu peur qu'elle choisisse d'entrer dans les ordres, quand elle était gamine. Quelle idée... Si Elsa est convaincue, elle n'est certainement pas dévouée. ( ) Peu d'amis. Voire pas d'amis. Elle est sévère Elsa, et elle n'est pas du genre à consoler. Une certaine naïveté reste sur sa langue et elle a gardé l'habitude des jeunes enfants à ne parler que pour dire ce qu'il faudrait taire. Elle s'estime franche, elle est sèche et sans tact. ( ) L'eau qui dort, qui s'indiffère, cache des attaches choisies. Et trop fortes. Elle n'est jamais envieuse de ce qu'elle n'a pas, mais elle est toujours très jalouse de ce qu'elle a. Peu de fois, elle s'est liée, mais toujours, quand l'autre a fauté, que ce soit en s'éloignant, en changeant, en commettant quelque chose qu'elle réprouvait ou en la brusquant, elle s'est jugée trahie. Elle n'est pas bien aimable quand elle est trahie. ( ) A force de vivre dans sa bulle de silence, on s'extrait ; si Elsa a mené sa barque, fait ses études, pris ses responsabilités, elle n'a pas encore vraiment vécu elle-même. Son petit appartement minuscule, elle le paie, ses études, elle les passe. Mais la vie c'est davantage que des cases qu'on coche. Des étapes qu'on valide. Elle s'en rend compte, maintenant qu'elle a passé le cap de la majorité officielle. Elle ne sait pas si elle a vraiment envie de tenter. Ca a l'air bruyant. Ca a l'air risqué. ( ) Si elle propose à quelqu'un de rencontrer ses chats, c'est qu'elle commence à l'apprécier. Elle se persuade que c'est parce que les animaux ont de l'instinct, que s'ils n'aiment pas la personne c'est qu'elle n'en vaut pas la peine ; c'est plutôt une façon de se protéger. De gagner une étape. De se dégager de la responsabilité du contact, de l'affection. Ca n'a pas terriblement réussi à ses parents, ces histoires. Et quoi qu'elle en dise, ça l'a marquée, profondément. Elle est déjà en deuil d'une soeur à peine apprend-t-elle qu'elle a existé. Alors, aimer, vraiment ?...

renegades
Elle tend la main. "Attends-moi !" Qu'elle braille, levant et serrant ses doigts. Ses pieds galèrent dans la boue. Il rit, vient lui choper les deux poignets plutôt qu'une seule paume. Il la soulève du sol, la fait tourner en l'air, la cale contre lui. L'enfant sourit à l'homme. Embrasse sa joue qui pique. "Tu traînes," lui reproche-t-il avec aménité. Elle proteste. "C'est la boue, ça veut manger mes pieds." L'adulte regarde au sol, hoche la tête. La petite en fait de même, voit dans la terre les deux traces essuyées de son envol. "Je te passerai mes vieilles bottes," conclut-il, pour avancer le long du chemin.

Il a fait moche ce jour-là, c'était pluvieux, c'était froid. Et comme c'était boueux et qu'elle n'avait pas de bonnes chaussures, elle est restée tout le long de l'après-midi contre Papa. Il était rien qu'à elle tout ce temps-là.

C'est un de ses plus anciens souvenirs, et c'est sans doute son plus beau.