âge, date et lieu de naissance : dans sa tête, il a bloqué le compteur il y a longtemps déjà. Sur ses papiers, quand on fait le compte, ça dit qu'il a vingt sept ans. Kelly, c'est un enfant de l'été. Né un douze juillet, comme si le destin lui prédisait déjà de longues heures assis en terrasse à enfiler les bières. Il est né là. Et y'a fort à parier qu'il y mourra ici. Ce patelin, c'est ses racines. Il se voit pas ailleurs. origines et nationalité : Il a jamais trop fouiné dans son arbre généalogique. Il a jamais trop posé de questions non plus. Il est américain, probablement des origines irlandaises quelque part, ça expliquerait pourquoi la moitié de la famille frise comme des moutons. job, études : Kelly, le lycée, il l'a fuit assez vite. Il était pas fait pour les études supérieures, alors une fois son diplôme en poche, il a vite cherché du boulot. Dur d'avoir de grandes prétentions, quand on a rien de mieux que sa belle gueule à afficher sur son cv. Alors il a tout fait. Plongeur dans un resto, livreur de pizza, caissier dans la supérette du bout de sa rue. Et puis il est devenu mécanicien. Accumulant juste assez de connaissance pour maquiller quelques voitures volées, histoire d'arrondir les fins de mois. statut civil : célibataire. Kelly, il aime la passion, brève et sans attaches. Il n'est pas fait pour aimer, lui. Il ne sait pas prendre soin des choses sans finir par les briser. statut familial : ils ont jamais eu grand chose, les Oswalds. Pas de pognon, pas d'équilibre. Pas même un semblant de cohésion. Du jour le père s'est fait virer comme un mal propre de l'usine qui l'exploitait pour pas un rond, ça a été la descente aux Enfers. Les dettes, l'alcool, la violence. Et les mômes ont suivi dans la spirale infernale, enchaînant les conneries pendant que le père enchaînait les verres. Se faisant la réputation d'une famille à éviter. Les années ont passé. Depuis, l'aîné s'est reproduit. Et il a passé l'arme à gauche il y a quelque mois. Le coup de pied au cul que les trois autres attendaient pour enfin se rapprocher?  endroit préféré : vu la marque que son cul laisse dans le canapé, on pourrait croire que c'est là son endroit préféré. Une bière à la main, les pieds posés sur la table basse. Mais son sanctuaire, c'est la boutique de Vinyles du centre ville. Il a toujours aimé les vieux disques, le bruit un peu usé qu'on entend dans le lointain. Il pourrait passer des heures à chercher la perle rare. plus belle réussite : on cherche encore. Il est pas abonné aux coups d'éclats, Kelly. C'est déjà un petit miracle que sa vie soit suffisamment en ordre pour qu'il ait un job et un toit au dessus de sa tête. Demandez en pas trop, c'est le meilleur moyen d'être déçu. pire échec : y'a eu la fois où il a planté le lycée. Pas fait pour lui, qu'il disait. Il saura jamais. Et puis, le jour où il a commencé à fumer. Il a jamais pu lâcher la clope, ensuite. Il a dit une fois qu'il aimait. Il s'est pris un fulgurant retour de bâton. Il a volé, il a menti, il a trafiqué, il a trompé, menti encore. Il a pas de quoi être fier, des conneries, il sait faire que ça. Gamin, son père lui collait des roustes mémorables. Maintenant, y'a plus personne pour lui coller sa main dans la gueule, mais ça serait pas faute de le mériter. animaux de compagnie : il a laissé crever tous ses poissons rouges. Le seul animal qui survit, c'est son chien, Vicious. Un hommage à Sid, naturellement. Kelly, il a trouvé la bête - un bull terrier - qui fouillait dans les poubelles, abandonnée par ses précédents maîtres. Le chien est pas commode, sent un peu fort et montre souvent les crocs. Autant dire qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. chanson du moment : Nightclub, de Balthazar. La chanson qui rend cool. passions, hobbies : y'a ceux qui vont à la pêche, qui se baladent à la belle étoile. Kelly, lui, il fait rien de tout ça. Il écume les bars, s’enivre jusqu'à ce que sa vision se trouble. Il titube pour rentrer chez lui, se jure de pas recommencer le lendemain. C'est pas un hobbie, mais c'est surement son passe temps le plus abouti. Il aime bien regarder des matchs à la télé. Faire du sport? Mouais, sous la menace. Il bouquine, aussi. Des comics, des bouquins plus pointus. Faut pas croire, sous son allure détachée se cache un mec moins con qu'il n'en a l'air. Il aime la musique, beaucoup. Il collectionne les quarante cinq tours. La collection n'est pas bien grosse, ça coûte cher, ces conneries. gourmandises favorites : les macarons. la bière. ode à celui qui inventera les macarons à la bière. groupe : woods. traits de caractère : chiant, égoïste, direct, rusé, bagarreur, sans ambition, soucieux, moqueur, libre. crédits : tumblr.

---

adventure of a lifetime
un. Kelly, il a une trouille bleue de finir comme son père. Ivre du soir au matin, coincé dans une existence minable, méprisé par ses propres gosses. Violent, abjecte, pathétique. Et Kelly, il a beau tout faire pour se persuader du contraire, il doit se rendre à l'évidence: il ressemble bien plus au paternel qu'il voudrait bien l'avouer. deux. Kelly, il veut pas davantage ressembler à sa mère. Celle qui n'a jamais rien fait pour s'interposer, celle qui a laissé faire, silencieuse. Elle aurait pas été là, ça aurait été pareil. Et ça, Kelly, il supporte pas. trois. Les marques dans son dos, il raconte qu'il les a eu en se battant avec un chien, gamin. La vérité, c'est qu'il les doit à la ceinture du père. Il était bourré, comme souvent, il n'a pas senti sa force. Et Kelly est tombé dans les vapes comme une petite chose fragile. quatre. Il peut compter ses relations stables sur les doigts d'une seule main. Une main atrophiée, tant le garçon a le don de foutre en l'air la moindre parcelle de bonheur. Il sait pas faire, Kelly. Il est trop brusque, trop égoïste, trop maladroit. cinq. Il ne croit pas en Dieu. Kelly, il est persuadé que s'il y en a un, il l'a oublié dans un coin. Ou alors, que c'est Dieu lui même qui ne croit pas en lui. Alors il préfère se référer au karma. Même si là encore, il n'ose imaginer l'état du sien. six.  Il n'a jamais voté. Il n'en voit pas l'intérêt. Les mecs comme lui, on les écoute jamais. sept. Kelly, il a une putain de trouille des reptiles. Collez lui un serpent derrière lui, et il vous bat Usain Bolt au sprint. huit. Par on ne sait quel miracle, son casier judiciaire est vierge. C'est pas faute d'avoir fait le nécessaire pour noircir quelques pages... Depuis qu'il est gosse, Kelly, il joue au con. Il a volé dans des supérettes, tabassé d'autres gamins du quartier, consommé plus de drogue qu'un cancéreux en fin de vie, grillé tous les feux rouges de la ville. Mais il s'en sort, toujours. neuf. Kelly, c'est un piètre conducteur. Il a une voiture bouffée par la rouille, ralentie par le poids des années. Pas un centimètre qui ne soit pas cabossé. Conduire, il n'aime pas ça. Il préfère avoir le nez fourré dans le moteur. La mécanique, ça c'est son truc. dix.  Il a appris la guitare tout seul, comme un grand. Il avait pas plus d'une dizaine d'années, Kelly, quand il a mis la main sur l'une d'entre elles. Il l'avait fauché à un mec dans la boutique de vynils du centre ville, fasciné par l'instrument. onze. Il aime bien mater les voisines de l'immeuble d'en face. Est-ce que c'est de sa faute, à lui, si son appartement a un vis-à-vis? douze.Il est allergique aux chats. Ca tombe bien, il a toujours préféré les chiens. Depuis qu'il a le sien, il est heureux comme un pape. Le molosse, il intimide. Il est moche comme pas possible, un peu con sur les bords, et y'a que Kelly qui semble en venir à bout. treize. Kelly, c'est pas un grand dormeur. Il peut se prélasser des heures dans son lit, à rêvasser, sans pour autant trouver le sommeil. quatorze. Il a pas tellement l'esprit famille, Kelly. Même la mort du frère aîné a pas suffit à raviver la flamme. Au fond, c'était de lui dont il était le plus proche. Un mec abîmé par la vie, et qui peinait à refaire surface. Un écorché vif, comme lui. Il ressemblait à leur père, lui aussi. quinze. Kelly,
il s'en fout. De tout. Des lois, des règles, de la morale. Il finira probablement ses jours dans une caravane au fond de la cour du frangin. Il trouve de motivation dans rien. Son existence est minable, il s'est fait une raison. Même voler une caisse, ça lui procure plus le grand frisson.