can't stop the feeling

one way or another

Cela fait déjà quelques jours que tu as revu ton sauveur de l'autre nuit.  T'avais été ravi de le rencontrer et le remercier en personne. T'avais besoin de le faire, un sentiment étrange que tu n'avais pas compris sur le coup mais qui avait pris davantage de sens lorsque vous vous étiez parlés dans ce petit resto routier. Une sensation de bien être et de manque comblé qui était sur le point de se reproduire ce soir. Car oui, Kip t'avait donné la chance de vous revoir en te laissant son numéro cette nuit là. Il ne t'avait fallu guère de temps d'ailleurs pour l'enregistrer dans ton téléphone, trop inquiet à l'idée de le perdre. Tu n'avais pas envie de passer une fois de plus pour un psychopathe en l'attendant à la fin de son boulot. Une fois avait déjà suffit. Comme une évidence alors, tu avais fini par lui envoyer un message et ensemble vous aviez convenu d'une soirée pour votre petit ciné horreur. Tu avais tout prévu : du pack de bières au frais, au gros saladier de popcorns sucrés, sans oublier ta petite surprise en dessert pour Kipling. Tu n'avais pas mis les petits plats dans les grands mais en même temps vous alliez seulement mater des films. Terminant de nettoyer la cuisine à ton rythme, au vu de tes blessures encore trop présentes, tu entends finalement la sonnette d'en bas retentir. « Troisième étage, numéro 42. T'en fais pas, il y a un ascenseur ». Tu souris bêtement en enlevant ton doigts de l'interphone, comme un enfant impatient. L'ignorance de telles réactions à l'encontre de ce jeune homme, te plonge dans une confusion sans nom. Mais très vite tu es ramené à la réalité lorsque l'on toque à la porte. Tu ouvres aussitôt pour tomber sans grande surprise sur ton invité. Un large sourire instinctif se dessine pourtant sur tes lèvres quand tu l'accueilles dans ton appartement. « Salut, vas y fais comme chez toi. ». D'un geste du bras tu lui montres la direction. « Je te débarrasse ? J'espère que t'as pas trop subi avec le temps de merde dehors. Ça n'a pas l'air de vouloir se calmer. ». En effet, un gros orage avait éclaté depuis près d'une heure et la pluie tapait violemment sur les fenêtres. Mieux valait être ici, au chaud et au sec. Tu passes la main dans tes cheveux, heureux de le voir déambuler dans ton salon, un air presque niais sur le visage.

can't stop the feeling

one way or another

Sourire au coin des lèvres, tu ignores complètement pourquoi tu réagis de la sorte avec lui. Absolument pas du genre à minauder, habituellement tu ne te poses pas plus de questions et tu pars t'amuser. Mais avec Kip c'est différent. Avec Kip tout est différent. De la gratitude ? Peut-être, même si tu as l'impression que c'est bien plus que cela. Tu ne parviens pas à mettre des mots sur ce que tu ressens si bien que t'es complètement perdu dans ta tête. Mais ça ne t'empêche pas de continuer parce que bizarrement tu n'as surtout pas envie que cela disparaisse. T'es juste foutrement bien avec lui. Tu t'extirpes de tes pensées une fois de plus lorsqu'il t'interpelle. « Donne, t'as déjà bien à faire apparemment ». T'esquisses un petit rictus taquin en récupérant son skate que tu déposes vers l'entrée ainsi que sa veste trempée que tu laisses pour l'instant sur le comptoir de la cuisine juste  à côté. « J'vois ça, t'es trempé mon pauvre. T'as choisi ton jour pour la soirée ciné. Je me décline de toute responsabilité. ». Tu te joins à son rire contagieux en le voyant se secouer comme un chien mouillé. Il pleut vraiment des trombes dehors, entendant par ci et là les retombés de la foudre plutôt proche. Les orages d'été sont les pires. Espérons que ça ne s'aggrave pas.  Cette bonne humeur t'arrache toutefois une légère grimace de douleur, ta côte fêlée te rappelant que tu es loin d'être guéri. Tu passes discrètement ta main sur ton thorax comme pour compenser cette peine. Toutefois tu te remets très vite à glousser avec ses demandes. La soirée promet d'être douloureuse pour ta poitrine, même si elle sera vite atténuer par les traits du jeune homme. « A peine arrivé que tu cherches déjà à me racketter ? Je suis sûr que tu l'as fait exprès en fait !». Tu joues les faux choqués, ce qui t'amuse d'autant plus. « Allez viens suis-moi, on va s'occuper de toi.. ». Dis comme ça tu sens que la phrase peut prêter à confusion et tu te mords la lèvre. Tu le laisse entrer dans la salle de bains avant de partir dans ta chambre et lui ramène ce qu'il lui faut. « Passe-moi tes vêtements je vais les mettre au sèche-linge en attendant ». Malgré le fait qu'il soit loin d'être petit, tu te doutes bien que tes fringues seront légèrement trop grandes. La faute à tes 1m90. D'ailleurs en parlant de fringues, tu n'as pas fait dans le compliqué, simplement vêtu d'un t-shirt à manches longues noir évasé au niveau col ainsi que d'un jean gris clair. Mais ce qui attire le plus ton attention dans cette histoire c'est lorsque Kip se change sous tes yeux. A première vue rien de bien problématique, sauf que tu ne peux t'empêcher de déglutir de travers et étrangement tu préfères détourner le regard, comme gêné de la situation. Alors que bon des corps de mecs presque nus tu en as vu à la pelle. Tu te secoues légèrement la tête comme pour reprendre tes esprits. « Après cette première mésaventure, je t'offre une bière pour te soulager ? ». Tu retiens un  sourire bébête en ramenant deux bières du frigo.

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one way or another

Tu l'aides dans sa mésaventure en lui offrant quelques vêtements sec de ton dressing tout en lui proposant de mettre les siens mouillés au sèche linge. Au moins seront-ils de nouveau portables lorsqu'il repartira de l'appart. Tu souris intérieurement à l'idée de le voir presque à poil dans ta salle de bains. Un tableau dont tu préfères vite dévier des yeux mais qui pourtant s'est imprégné en toi comme une photo volée. Déjà que tu le trouvais charmant avec ses traits fatigués, n'enlevant en rien le charme de ses iris aciers pénétrants, tu dois avouer que le reste de sa carrure ne te laisse pas indifférent, au contraire. Tu finis par le laisser s'habiller en paix en allant chercher une bière pour le réconforter. Tu connais à peine ce gars et pourtant t'as l'impression qu'il n'y a rien de plus naturel que de sentir sa présence ici, dans ton cocon. Tu lui passes la boisson fraîche ainsi que tes fringues, espérant que ça lui convienne. « Pas de problème.. laisse-moi voir ce qu'il nous reste.. ». A la demande de Kip pour une serviette plus que bienvenue, tu passes à côté, obligé de le frôler pour atteindre le placard. Tu réprimes un frisson lorsque ton bras rentre en contact direct avec son torse dénudé. T'es vraiment paumé parce que tu ressens. « J'ai bien peur que ma coloc' ait encore oublié de faire une machine.. du coup il va falloir te contenter d'une jolie serviette rose bonbon de princesse ». Tu glousses en la lui tendant, amusé de la situation alors que tu croises ton reflet dans le miroir. Ton visage n'est plus aussi tuméfié qu'avant mais il te reste encore quelques séquelles. Sauf qu'étrangement avec Kip, tu en viens quasiment les oublier. « Hormis ce déluge dehors, comment tu vas ? ». Beh oui parce que mine de rien tu n'as même pas eu l'occasion de poser cette question des plus banales et qui t'intéresse grandement. Puis si tu peux faire redescendre la tension palpable qui t'anime en reluquant le serveur, tu votes pour sans hésiter. .