Un petit sourire gêné au visage, Héléna tourne légèrement la tête vers Dane -sans pour autant trouver le courage de croiser son regard - lorsqu'il se stationne devant chez elle. Les yeux fixement posés sur un point invisible entre la cuisse de l'ambulancier et le volant, elle laisse le silence flotter entre eux quelques secondes, prête à ouvrir enfin la bouche pour déblatérer autre chose que des banalités sans intérêt. Passant une langue humide sur ses lèvres pleines, elle inspire une longue bouffée d'air pour se donner du courage avant de totalement se dégonfler. "Bon ben... Bonne nuit... ". Niveau de loquacité? Zéro.


C'est par ces mêmes mots qu'elle avait mit un terme à leur dernière journée de travail, une journée interminable qui s'était soldée par la perte tragique d'un petit garçon décédé dans l'ambulance alors qu'ils l'emmenaient vers l'hôpital. Elle lui avait demandé de s'accrocher, mais il n'avait pas tenu le coup. Elle non plus. Restée silencieuse sur toute la durée du trajet qui les avait menés tous les deux, lessivés, jusque chez elle, Léna avait ouvert les vannes en même temps que la bouche.  Lèvres tremblantes, yeux larmoyants, elle s'était laissée attirer dans les bras de Dane pour y trouver du réconfort. Là, le nez plongé dans sa veste bleue, elle avait pleuré tout son saoul jusqu'à ce que le chagrin laisse place à la résignation. Elle ne pouvait pas tous les sauver, quelques pertes étaient inévitables. Elle avait beau le savoir, chacune d'elle la faisait souffrir le martyr.
Bercée par les caresses de son partenaire le long de sa colonne vertébrale et dans ses cheveux emmêlés, elle avait fini par relever légèrement la tête vers lui. Ou peut-être était-ce lui qui était venu à sa rencontre, baissant la tête dans sa direction. Elle ne s'en souvenait plus réellement. Elle se souvenait simplement du soulagement qu'elle avait ressentit lorsque leurs lèvres étaient entrées en contact et du léger soupir à peine audible -elle l'espérait tout du moins- qui lui avait échappé lorsqu'elle avait répondu à ce baiser les doigts crispés sur le bord de la veste d'uniforme du secouriste. Puis la réalité avait repris le dessus, l'image d'un Lucien profondément blessé par cette trahison s'était insinuée dans son esprit. Le plaisir avait cédé le pas à la peur et elle s'était éloignée rapidement de Dane comme si elle s'était piquée, une lueur de panique dans le regard, le cœur battant à tout rompre dans la poitrine. Sans un mot, elle avait reculé prestement le long du siège et s'était extirpée du véhicule avant de fuir à toutes jambes jusqu'à la porte de la petite maison qu'elle partageait avec Lucien, claquant la porte derrière elle avant de se laisser glisser le long du bâtant, perdue. Par chance, son fiancé n'était rentré que bien plus tard cette nuit là, mais ça n'avait pas empêché la culpabilité de la ronger jusqu'aux petites heures du matin et tout au long de la journée du lendemain où à la place d'un repos bien mérité, elle s'était rongé les sangs, repassant sans arrêt la scène du baiser dans sa tête pour tenter d'y trouver une explication logique. En vain.

Deux jours plus tard, elle ne s'expliquait toujours pas ce qui lui était passé par la tête. Plus elle y songeait et moins elle se souvenait des détails techniques. La seule chose qui lui restait, c'était cet accès de panique qui l'étreignait chaque fois qu'elle pensait à la réaction de Lucien, puis cette sensation étrange, de curiosité et d'incompréhension qui l'envahissait chaque fois que son esprit se hasardait à penser à Dane. Dane à qui elle n'a pas réellement adressé la parole aujourd'hui si ce n'est pour les banalités d'usage et les nécessités de leur boulot. Ni plus, ni moins. La politique de l'autruche, c'est ce qu'elle a décidé d'appliquer en ce qui concerne toute cette histoire. Peut-être que si ils n'en parlent pas, que si ils font comme si de rien n'était, ils finiront tous les deux par croire que rien n'est réellement arrivé, qu'il s'agit d'un simple tour de leur imagination. Une hallucination collective. C'est une idée stupide, parce que cette journée n'a rien d'une journée ordinaire et qu'ils ne donnent absolument pas l'impression que rien n'est arrivé. Au contraire, les silences pesants et les regards qui s'évitent l'un l'autre ne leur donne l'air que d'une seule chose. Deux coupables.

Cette journée se termine par une habitude, Dane qui ramène Héléna après leur journée de travail, et pourtant, cette journée n'a rien eu d'habituelle. Bien au contraire. Si en temps normal, l'ambiance était bonne enfant et légère entre eux, ce jour là, elle a été lourde, pesante, et les silences avaient été nombreux. Les mots sont prononcés du bout des lèvres, les regards s'évitent soigneusement. Il y a son cœur qui bat à la chamade sous l'effet du stress, stress qu'il ne ressent jamais d'ordinaire si ce n'est lors des interventions en urgence, et encore... C'est totalement différent. Il déteste cette situation. Il déteste ces sensations. Il aurait aimé détesté ce baiser, mais c'est loin d'être le cas. Il a encore l'impression d'avoir la saveur de celui-ci sur la langue, de sentir la douceur des lèvres sur les siennes. Pourtant, ça a été court, bien trop court, mais Dane en avait envie depuis tellement longtemps qu'il se rappelait de chaque seconde. Mais le truc, c'est qu'il est partagé, Dane. Partagé entre le désir insistant de recommencer, mais aussi et surtout, opprimé par cette culpabilité qui le ronge. Dane, c'est pas le genre de gars qui embrasse la fiancée d'une autre. C'est pas non plus le genre de gars qui veut aller plus loin encore, avec cette même fiancée. Et pourtant, il en a plus qu'envie. Il doit se faire violence à chaque seconde qui passe pour ne pas céder à ses pulsions les plus primaires. L'ambulancier n'est pas seul dans cette histoire ; il doit aussi penser à Héléna. Héléna et son regard qui le fait chavirer, Héléna et sa fâcheuse tendance à passer sa langue sur ses lèvres, ce qui le rend dingue. Héléna qui semble s'accaparer un peu plus de lui à chaque jour qui passe. Héléna qui a même pas conscience de tout ça. Dane la connaît et sait que depuis ce baiser, elle doit probablement être rongée par la culpabilité, et il la comprend. A sa place, il serait probablement dans le même état. Alors, il comprend aussi les silences et les regards en coin qui étaient majoritaires ce jour là. Il comprend, mais ça le rend dingue. Parce que plus que l'envie de l'embrasser à nouveau, il y a l'envie de retrouver cette complicité, cette aisance quand ils sont ensemble. Le blond peut prendre sur lui et ne plus jamais goûter à ses lèvres. Mais se passer de leur relation, de cette complémentarité dont il faisait preuve en travaillant, de leur amitié.. Il n'est pas sûr de pouvoir, Dane. C'est pour ça qu'il sait qu'il peut pas laisser partir sa collègue comme ça. Si il fait ça, il sait qu'il signe la fin de tout. Que les journées vont se suivre et se ressembler, au point que ça en devienne insupportable. Que leur relation sera foutue à jamais. Il se doit d'agir, à cet instant là, alors qu'elle s'apprête à quitter leur ambulance pour retrouver son fiancé. Un soupire s'échappe des lèvres de Dane. Il sait que ses prochains mots seront cruciaux et il déteste ça. Il a jamais été doué avec les mots. Ça, c'est plutôt le talent de Jon. Lui, il saurait quoi dire, comment le dire, de façon à ce que ce soit compris – et élégant, en plus de ça. Mais là, il s'agit de Dane et de sa maladresse, Dane et sa franchise parfois trop brute. Héléna le connaît et sait bien que les mots et lui ne sont pas amis, cependant, en une telle situation, le connaître ou pas ne change rien. Ses propos seront déterminants alors il pèse chaque mot sur sa langue, les examine mentalement, chose qu'il ne fait jamais en temps normal. « Attends, Héléna.. » Il tourne le visage vers sa collègue et son regard croise le sien, juste une fraction de secondes. « On peut pas rester comme ça. » Ça, c'est facile. Après tout, ce sont des faits. Jusqu'à présent, ça va, mais rien ne garantie que ça va durer. « Pour la dernière fois, c'était.. Il faut qu'on en parle. » Il tourne autour du pot et il déteste ça, mais bordel, il sait pas comment s'y prendre. Si seulement Jon était là pour lui murmurer les mots parfaits à prononcer.. En fait, bizarrement, il aurait même aimé que Jace ou Nash soit là, pour l'aider, lui dire quoi faire, même si il savait très bien qu'il serait bon à être charrié pendant des semaines.. Ou plutôt des mois. Un énième soupire quitte ses lèvres. Il va rien dire, finalement. Il se contente de ça pour l'instant, en attendant de voir ce qu'Héléna dira. Option de facilité, sans aucun doute.

Attends, Héléna... La main sur la poignée de la porte, elle arrête son geste à la demande de Dane et pousse un léger soupir empreint de frustration et de résignation. Elle y était presque. A quelques secondes près, elle aurait pu quitter l’ambulance et éviter cette conversation. Bien tenté ! Fermant les yeux quelques centièmes de secondes, pour se donner du courage, elle finit par se retourner vers Dane. Son regard croise le sien et elle le détourne aussitôt, incapable de le regarder en face sans que ses iris claires ne viennent se poser sur ses lèvres qu’elle a passé la journée à observer à la dérobée attendant un mot, une parole. Un baiser ? Non !

Elle rejette la tête en arrière sur son siège lorsque Dane reprend la parole et couvre brièvement ses yeux à l’aide de son avant-bras qu’elle laisse finalement retomber mollement sur le côté, tournant la tête vers son coéquipier pour enfin le regarder. Pour de vrai cette fois. « Est-ce qu’il le faut vraiment ? » Questionne-t-elle avec une légère moue comme s’il était vraiment nécessaire de poser la question. Bien sûr qu’il le faut, Dane a raison, ils ne peuvent pas rester comme ça. N’importe qui oui, mais pas eux. Parce qu’ils sont une véritable équipe, plus encore, de véritables amis. Et deux véritables amis comme eux ne refusent pas d’aborder les sujets qui fâchent. Ils ne refusent pas d’affronter la réalité, ils communiquent. Deux véritables amis ne s’embrassent pas… Cette seule pensée lui contracte l’estomac et Héléna est obligée de prendre une longue inspiration pour se calmer, ne pas céder à la panique. Elle passe sa langue humide sur ses lèvres à nouveau et une main dans ses cheveux. Elle gagne du temps. C’est l’impression qu’elle a en tout cas. La vérité, c’est que plus elle attend et plus elle se sent mal. Mal d’avoir embrassé Dane, ou que Dane l’ait embrassée, peu importe. Mal d’avoir aimé ça. Mal d’avoir trahit Lucien. Mal d’avoir songé plus d’une fois à recommencer au cours des dernières quarante-huit heures. « Ecoutes, je… Je crois qu’on est tous les deux d’accord pour dire qu’on était totalement chamboulés… On venait de perdre ce gamin et je… » Elle marque une légère pause pour laisser échapper un rire nerveux à peine plus audible qu’un soupir. « J’en sais rien… C’est juste… Arrivé… » Ses mains qui ont ponctué tout son discours retombent sur ses cuisses dans un petit claquement. Elle rejette à nouveau la tête en arrière et ferme à nouveau les yeux. Peut-être que si elle plisse les yeux assez fort, elle arrivera à se réveiller et réalisera qu’il ne s’agit que d’un cauchemar.

Cette seule pensée lui fait pourtant rouvrir les yeux. Elle se sent coupable une fois encore. Mais pas vis-à-vis de Lucien. Non, cette fois, c’est envers Dane. Elle se sent coupable de songer qu’il puisse réellement s’agir d’un cauchemar. Parce qu’hormis les possibles dégâts à leur relation, toute cette histoire de baiser n’a rien de cauchemardesque. Elle a apprécié ce moment, bien trop. C’est bien ça le problème.

Il répond pas Dane. C'est pas nécessaire. Héléna sait très bien qu'ils sont obligés d'en parler. Si ils le font pas pour eux, ils doivent au moins le faire pour leurs patients. Rien ne doit empiéter sur leur travail, jamais, et certainement pas ce baiser, qui les torture déjà bien assez comme ça. Si ils sont divertis, ils peuvent commettre des erreurs.. Et les erreurs sont fatales. Si il y a bien une chose que Dane ne fera jamais, c'est laisser sa vie privée envahir son travail et mettre en danger ses patients. Au fond, Héléna doit sans doute penser la même chose que lui. Il sait qu'elle tient aux victimes qu'ils veulent aider autant que lui alors ils se doivent d'évoquer le sujet, aussi stressant cela puisse-t-il être. C'est un peu comme un pansement à arracher ; on appréhende beaucoup et finalement, on arrache la bande d'un coup sec pour souffrir le moins possible. C'est ce que Dane avait décidé ce soir-là, en mettant fin à cette journée tendue et en évoquant, plus ou moins brutalement, ce sujet brûlant qu'ils avaient soigneusement évité. Il dit plus rien, attend la réaction d'Héléna. Et c'est étrange, mais quand elle transforme leur baiser en un simple accident, en une simple réaction causée par une journée stressante.. Dane est blessé. Il le montre pas, non, il a jamais été du genre bien expressif. Quand quelque chose le contrarie, il garde ça pour lui. Ce qui est assez étonnant au fond, puisqu'il a plutôt l'habitude de dire tout ce qui lui passe par la tête. Mais quand ça touche à ce qu'il ressent, c'est une véritable tombe, avoir son ressenti est presque mission impossible. Son regard rivé sur la brune, Dane a pourtant du mal à croire ce qu'elle dit. Elle donne l'impression de chercher à se convaincre elle-même et ne semble pas vraiment convaincue par les propos qu'elle avance. Il comprend, Dane. Il comprend que ça doit être compliqué pour elle. D'un côté, il y a ce baiser et de l'autre, il y a sa relation avec Lucien, homme avec lequel elle est fiancée. C'est pas comme si Dane pouvait lui apporter la même stabilité que lui. Il ne gagne pas le même salaire et n'a jamais envisagé le mariage, même pas pour rire. Ses relations stables avec les femmes sont peu nombreuses voir presque inexistantes. Au final, les seuls éléments qui restent stables dans sa vie sont sa famille et son métier. Le reste apparaît comme éphémère, comme faisant un bref passage dans sa vie avant de partir aussi vite que ça n'est arrivé. Alors au final, le choix logique pour Héléna, serait d'oublier ce baiser, de continuer sa vie avec Lucien en faisant comme si rien n'était arrivé. C'est vers ce choix que Dane devrait l'encourager. Parce que si il l'encourage à le suivre, lui.. Elle risque d'en souffrir. Dane est partagé, encore une fois, entre ce qu'il veut vraiment et ce qu'il faudrait faire pour le bonheur d'Héléna. « T'es sûr que c'est juste ça.. ? » qu'il demande, si bas qu'elle seule peut l'attendre. Il l'observe du coin de l’œil alors qu'elle semble contrariée, qu'elle semble lutter intérieurement. Fuck it. Et parce que Dane est qu'un sale égoïste, il va écouter ce qu'il veut, et non ce qui est mieux pour elle. Il y arrive pas, pas après avoir enfin goûté ses lèvres suite à tous ces mois d'abstention. « T'en avais jamais eu envie avant ? » Parce que lui ne compte pas le nombre de fois où il s'est retenu de ne pas se pencher, juste un peu, vers elle pour effleurer ses lèvres. « Si c'est le cas, dis le moi. Dis moi que t'as jamais rien voulu avec moi. Dis le moi, et je t'en parlerai plus jamais. » qu'il finit par dire, sans la lâcher du regard.

T’es sûre que c’est juste ça ?Perdue, Héléna observe avec insistance le tableau de bord de l’ambulance, comme si, tout à coup, le plastique noir sur lequel elle a posé les yeux était devenu l’objet le plus fascinant du monde. Bien qu’elle soit là, immobile, léthargique, son esprit lui au contraire semble tourner à mille à l’heure dans l’espoir de résoudre cette équation à plusieurs inconnues dans laquelle elle s’est lancée depuis la nuit précédente. Il y a Dane, il y a Lucien, il y a elle, et puis il y a ses sentiments, la seule variable qui lui semble encore réellement inconnue. Elle connait pourtant déjà le résultat. Invariablement, quelle que soit la valeur de X, ses sentiments, quelqu’un va souffrir.

Seul témoin du remue-ménage qui se trame dans son cerveau, son visage affiche tour à tour les émotions qui la submergent à mesure qu’elle envisage chaque solution possible comme étant la bonne. Quand finalement Dane reprend la parole, Léna ferme à nouveau les yeux comme pour accuser le coup que ses mots ne manqueront pas de lui porter. Et ils portent, en plein cœur. Comme s’il venait vraiment de la frapper dans la poitrine, Héléna laisse échapper tout l’air de ses poumons. Comment répondre à ça ? Ment lui. Ment lui Héléna ! Ment lui ! C’est sa conscience qui hurle. Une conscience qui parle avec la voix de Lucien dont elle arrive parfaitement à imaginer le visage dans son esprit, les traits déformés par la douleur, le regard plein d’espoir. A nouveau elle ferme les yeux brièvement pour chasser l’image qui s’est imprégnée sur sa rétine et tourne finalement les yeux vers Dane dont elle a senti le regard sur elle tout ce temps. Il a l’air aussi désespéré qu’elle. Dans son regard, Héléna arrive à percevoir de l’espoir là aussi, peut-être un peu de peur également. A-t-il aussi peur qu’elle ? Peur qu’elle lui réponde qu’effectivement il ne s’agit que d’un moment d’égarement ? Qu’elle n’a effectivement jamais rien voulu avec lui ? Les larmes lui montent aux yeux. Elle ouvre la bouche puis la referme, incertaine des mots qu’elle s’apprête à prononcer, parce qu’ils lui font peur à elle aussi. Parce qu’une fois qu’ils lui auront échappé, il n’y aura pas de retour en arrière possible. « Non Dane je… » Elle marque une pause et laisse échapper un souffle mêlé de frustration et d’angoisse. Elle ferme encore les yeux, les rouvre, cherche à éviter quelques secondes de plus d’avoir à affronter la vérité. Quand elle repose pourtant les yeux sur son coéquipier, Léna laisse enfin éclater la vérité. « J’en avais envie… » Souffle-t-elle en ancrant son regard au sien. C’est vrai. L’idée lui a traversé l’esprit plusieurs fois au cours de ces derniers mois. Après tout, ils ont passé un temps fou ensemble depuis qu’elle et Lucien ont emménagé ici. C’est avec Dane qu’elle a découvert la ville, avec lui qu’elle a ri et pleuré, avec lui qu’elle a partagé les moments les plus intenses qui ont rythmés sa vie depuis son arrivée. Un rapprochement était inévitable. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était de se sentir si proche de Dane, si proche au point d’avoir envie de ne faire plus qu’un avec lui. Et puis c’est arrivé, un unique baiser que ni elle, ni lui n’avient prévu. C’est arrivé alors que ça n’aurait jamais dû. Héléna en est bien consciente. Et pourtant, maintenant que Dane a soumis l’idée que ça puisse ne jamais plus arriver, Léna a peur. Peur qu’effectivement, ça n’arrive plus jamais.