C'était son jour de repos aujourd'hui et il en profiterait pour voir Ismaël. Quelques semaines depuis que son agression avait eu lieu, et Gabriel se souvenait encore de cette nuit où il a vu son ami débarquer en sang à l'hôpital. L'horreur. Il avait demandé à faire partie de ceux qui s'occuperaient de lui, et pendant quelques jour, il était passé dans sa chambre pour veiller à son bien-être, lui apporter les médicaments nécessaires, lui changer les pansements et d'autres tâches. Il pensait aussi que ce serait aussi mieux pour Ismaël, c'était jamais simple d'être à découvert, voire nu devant un inconnu et avec Gabriel, il avait cette chance de déjà le connaître intiment. Le jeune mécanicien était plus qu'un ami pour l'infirmier, c'était aussi son amant, celui avec qui il partageait de la tendresse et du sexe aussi, pur et dur. Ils ne pourraient pas être ensemble car l'amitié primait avant tout et ils savaient tous deux qu'être en couple pourrait leur gâcher ce qu'ils avaient de précieux entre eux. Se rendant chez son ami, sans prévenir, il tapa contre la porte. Normalement, s'il suivait bien ce que le médecin lui avait dit, il était toujours en arrêt maladie et donc reposé de force à domicile. Ismaël ne tarda pas à lui ouvrir, lui demandant ce qu'il faisait là avant de l'inviter à entrer dans ses appartements. « Hey ! Ouais, je sais, je suis désolé. J'ai beau être de repos, le côté infirmier, mais surtout le côté ami s'inquiétait pour toi... ». Il voulait savoir comme il se portait, si la guérison était bientôt arrivée à terme, puis, il voulait surtout le voir. Il prit place sur le canapé, lui répondant simplement « Un espresso, ça ira, merci ». Il était à cheval sur les conventions et au beau milieu de l'après-midi, il ne s'imaginait pas boire une bière, et un thé par cette chaleur, c'était difficile. Seul le café résistait. « Alors, au niveau de ton rétablissement ? Tu te sens mieux ? Tout se répare ? ». Il attendit que son hôte le serve, bien qu'il se demandait s'il ne voulait pas un peu d'aide. Connaissant Ismaël, il refuserait, ne voulant pas être pris de peine. « C'est aussi pour savoir quand on pourrait retourner sous la couette. » Il eut un petit rire mutin, commençant à boire on café.

L'essentiel,c'était qu'Ismaël se rétablisse. Et visiblement, de ce que l'infirmier voyait, il avait réellement guéri depuis la dernière fois où il l'avait vu en piteux état. Et rien que de le voir comme ça, mieux, lui mit du baume au coeur. De ce qu'il disait, le Levinski avait hâte de reprendre la route du travail, ayant marre de rester alité, ou encore enfermé chez lui. Gabriel le comprenait amplement, il savait que s'il venait un jour à rester chez lui à cause d'un accident, il aurait vite fait de péter les plombs car son travail était toute sa vie, il s'y consacrait très majoritaire et lorsqu'on restait à stagner chez soi, on se sentait inutile. Pour ajouter un peu de pep's, l'infirmier avait révélé qu'il voulait savoir lorsqu'ils pourraient reprendre leurs ébats, ce qui provoqua un rire chez son hôte. Le ton faussement innocent, avec un sourire en coin, le Meadow déclara franchement « Bah, je reste un homme. J'ai des besoins. Et je privilégie toujours la qualité à la quantité. » Il sous-entendait par-là qu'Ismaël restait l'un des rares hommes qu'il fréquentait au lit, car il remplissait tous ses besoins, tous ses fantasmes et qu'il n'avait pas besoin de voir ailleurs, ou de trouver un autre homme pour combler l'un de ses désirs. Il était honnête, le Levinski et lui, c'était toujours tout feu tout flamme au lit, sûrement parce qu'ils n'avaient pas besoin de se prendre la tête, qu'il répondait à l'appel du désir de l'autre. « On sait jamais. Je veux juste être sûr que le jour où je retouche ton corps, tout fonctionne. Parfaitement. Droit. Avec Fermeté. » Il eut un petit rire, multipliant les sous-entends de plus en plus limpides et grossiers. Continuant à boire son café, il le termina bien vite, en quelques petites gorgées. « Pas vraiment non. Je m'étais inscrit sur une appli de rencontres, mais le seul mec que j'ai rencontré... Quelle horreur, j'ai pas pu et je me suis enfui. Trop étrange pour moi. Puis, j'ai rencontré un mec au café, totalement par hasard, avec son chien mais je pense pas qu'il y aura quelque chose. On est sensé se voir demain pour le cinéma en plein-air. » Voilà pour les dernières nouvelles. C'était le cas plat pour Gabriel, il ne cherchait pas vraiment, en même temps. Il se contentait de ce qu'il avait déjà, puis avec le travail, il n'avait pas non plus du temps à consacrer à courir partout sous les boxers. « Bon, d'accord, je l'avoue, je commence à avoir la dalle. C'est horrible ! Mais ! » Il pointa son doigt en l'air pour souligner l'exclamation. « Je ne suis pas un animal. Donc j'attendrai le jour où tu voudras bien recommencer. Encore mieux si ce jour est aujourd'hui. » Autre rire. Il n'arrivait pas à mener une discussion sérieuse avec le Levinski.