we'll be looking for sunlightvider son sac une bonne fois pour toutes, installer son premier cactus au bord de la fenêtre. il en aurait presque les larmes aux yeux en tombant sur son vieux matelas. quelle aubaine d'avoir trouvé cet appartement aussi vite, quelle chance qu'il soit un minimum meublé et qu'il n'ait que quelques réparations à faire, comme ce pied de lit qui n'est pas fixe et qui finit par céder sous son poids. son cœur ne fait qu'un bond dans sa poitrine dans la chute, mais plus de peur que de mal, le lit est assez bas et c'est plus un fou rire qui l'emporte qu'un cri de douleur. il essaie tant bien que mal de le redresser et finit par abandonner, s'asseyant par terre. c'est en défaisant sa valise qu'il se rend compte de l'état critique dans lequel est sa garde-robe. il n'a plus que de vieilles fringues usées par le voyage et ce n'est pas en se présentant aux entretiens en jean troué et t-shirts sur-teint oversize qu'il va trouver un boulot. il compte les billets qui lui restent dans sa boîte à chaussures et c'est suffisamment d'argent pour se faire tout beau sans trop d'excès. il range quelques sous dans son porte-monnaie qu'il cale dans la poche arrière de son short en denim. enfile ses chaussettes en soupirant quand son gros orteil sort d'un trou qui s’agrandit de jour en jour, ses vans en fin de vie et laisse son vieux haut gris qui a maintes fois perdu des batailles contre la machine à laver. il visse ses écouteurs dans ses oreilles, même si un des cotés n'émet plus de son, attrape son skate et file en ville en regardant à deux fois le numéro de sa porte pour ne pas se tromper au retour, mais aussi pour savourer ce moment. il est enfin chez lui. il tient enfin ses propres clés. il n'aura pas à les rendre à l'accueil en sortant. le voilà qui roule vers une petite boutique de fringues qu'il a repéré près du parc, s'achetant un sandwich sur la route puisqu'il n'a rien à bouffer chez lui. manger en roulant, c'est pas un bon bail, alors il se renverse un peu de mayonnaise sur son t-shirt qu'il tente d'essuyer avec une serviette en papier qui ne sert à rien d'autre qu'à l'étaler. il finit par jeter l'éponge et arrivant à la boutique, l'emballage en alu de son sandwich et la serviette en papier imbibée de mayo. il s'essuie vite fait les mains sur son haut déjà dégueulasse de toute façon et la bouche pleine, il pousse la porte du prêt-à-porter.

au début, il fait genre qu'il sait ce qu'il cherche, pour pas être embêté par les vendeurs. puis au final, quand une veste à modèle unique qui l’intéresse n'a aucune étiquette indiquant son prix, il se retrouve bien obligé de s'adresser à un des employés. il tape sur l'épaule de l'un d'entre eux, -  excusez-moi, serait-il possible d'avoir le prix de... il fronce un instant ses sourcils. - elie ??? (hors de prix, un ami de longue date, perdu de vue).

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tu devrais essayer le violette ! la coupe t'irait super bien ... tu souffles en observant la coupe de la robe, la tendant vers ta sœur. elle t'observes d'un oeil songeur et tu fronces légèrement les sourcils. tu ne sais pas vraiment pourquoi tu l'as suivie aujourd'hui, vu vos différences de goût en terme de mode. ta sœur secoue la tête de gauche à droite et tu soupires en reposant le vêtement. tu soupires doucement, passant une main dans tes cheveux. c'est bien dommage, puisque tu trouvais cette robe magnifique, et elle l'aurait été encore plus sur une femme levinski. tu secoues la tête de gauche à droite. tu observes la jeune femme fouiller les rayons. bon j'te laisse j'vais faire un tour chez les mecs. tu lâches avant de te retourner et de te diriger vers le rayon masculin de la petite boutique. tu ne viens pas souvent ici. tu préfères faire du shopping à asheville. mais bon, tu ne dis jamais non à une virée shopping avec une de tes sœurs. tu flânes dans les rayons, soupirant doucement, passant une main dans tes cheveux. cette boutique est bien trop classique à ton goût. tu fouilles les rayons, étant irrémédiablement attiré par les pièces les plus colorées. tu te mords la lèvre, ne sachant pas vraiment quoi faire. tu essayes trouver quelque chose d'intéressant quand on t'abordes. tu t'apprêtes à répondre un peu trop séchement que tu bosses pas ici, mais tu perds tes mots. elie ??? tu fronces les sourcils, avant de laisser un large sourire se dessiner sur tes lèvres. kip ?! tu te mords la lèvre, ton sourire s'élargissant un peu plus encore. putain mec ça fait combien de temps ?! tu ajoutes. kip ça fait des années que tu l'as pas vu. tu sais pas combien exactement, mais beaucoup trop. il venait tous les ans, en été. avant. tu l'attendais toujours. parce kip et toi c'était à la vie à la mort à cette époque. tu sais pas combien d'étés vous avez passez à faire les cons dans la ville. mais avant que t'ai le temps de comprendre, il ne t'as plus jamais rejoins dans le petit parc de la ville. tu te mords la lèvre, observant le jeune homme face à toi. comment ça va ? qu'est ce que tu fais ici ? t'as des miliards d'autre questions à lui poser, mais tu te retiens de parler. tu te sais beaucoup trop bavard quand tu t'emportes. tu passes une main sur ton visage, te grattant la joue du bout des doigts.

we'll be looking for sunlightc'est lui, c'est bien lui. le regard pétillant et les lèvres mordues, les cheveux en bataille et les joues rondes. c'est presque le retrouver comme il l'avait laissé. il n'a toujours pas un poil sur le menton. il y a un millier d'étoiles qui naissent dans les yeux s'écarquillant de kipling et le monde semble s'arrêter de tourner rien que pour rendre ce moment magique. le temps s'écoule plus lentement pour leur laisser les secondes qu'il faut pour savourer leurs retrouvailles. il parle, mais kip n'entend plus rien. il est envahi d'émotions, de souvenirs. son enfance rugit subitement à l'intérieur de lui, fait vibrer sa boîte crânienne et son cœur à l'unisson. elie le ramène en un sourire à des journées à jouer plein soleil qui semblent si lointaines. kip ne sait tellement pas quoi faire, quoi dire qu'il ne fait que lâcher ce rire nerveux (plus la manifestation sonore d'un sourire) et attrape son ami par les épaules pour le rapprocher de lui. d'un geste peut-être un peu trop brusque, il le serre dans ses bras en ne faisant que répéter - wow ! car tous les autres mots qui composent son vocabulaire se sont faits manger par l'émotion, n'ont pas passé la barrière de ses lèvres. c'est une étreinte sincère, sans tapotage viril de dos pour faire genre. ça dure assez longtemps pour que la cadence de leur cœur s'accorde... et que le haut d'elie soit taché de la même mayonnaise que le sien. - oh merde, c'est con ! je suis désolé ! fait-il après avoir mis fin au câlin et remarqué la tache. il se retient de ne pas passer sa langue sur son pouce et son pouce sur le vêtement. grand dieu ! il ne s'attendait tellement pas à croiser elie ici, comme ça. bien sûr qu'il vivait encore à maggie ! bien sûr qu'il n'avait pas bougé d'ici ! kip pensait qu'en douze ans les gens changeaient, les fleurs s'envolaient. mais elie est resté planté là, dans ce jardin où kip a décidé à son tour de planter ses racines, il y a quelques semaines. il aurait aimé le revoir dans de meilleures conditions, pas habillé comme un clochard, avec ces chaussettes dépareillées et ces cheveux gras. kip prend soudain conscience de son image et a carrément honte de se montrer comme ça, après tout ce temps. - mais mec on avait dix ans !! j'hallucine, on s'prend un coup de vieux. il secoue la tête en posant ses mains sur ses joues. -pshhh, je, bah. olala. je vis ici maintenant ! enfin pas sur wigan, mais ici, à maggie ! je suis revenu y a pas longtemps et pfiou, TOI ! qu'est-ce que tu deviens ? kip ne veut pas plomber l'ambiance avec toutes ses histoires dramatiques de père horrible et de grand-mère morte, déjà qu'il a peur de faire une mauvaise seconde première impression. - wow !

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tu ne pensais pas du tout revoir kip ici. et maintenant. parce que vous étiez des enfants et que douze ans se sont écoulées, si tu ne t'es pas trompés dans tes calculs. mais ça doit être ça. tu te mords la lèvre, tu souris comme un con et t'es pas surpris quand il te prend dans ses bras. tu réponds à son étreinte, tes doigts serrant presque le t-shirt qu'il porte. wow ! tu ris doucement, te détachant de son étreinte, l'observant quelques secondes. oh merde, c'est con ! je suis désolé ! tu baisses les yeux pour suivre le regard de kip, t'empêchant de grimacer en voyant la tâche sur ton haut. tu laisses ton ami d'enfance essayer de nettoyer les dégâts. tu hausses les épaules. laisse, c'est pas grave. tu souffles en passant une main dans tes cheveux. tu ne fais guère attention à son look, tu t'en fiches bien, t'es bien trop heureux de retrouver ton ami après tant de temps. mais mec, on avait dix ans !! j'hallucine, on s'prend un coup de vieux. pshhh, je, bah. olala. je vis ici maintenant ! enfin pas sur wigan, mais ici, à maggie ! je suis revenu y a pas longtemps et pfiou, TOI ! qu'est-ce que tu deviens ?? tu te laisses rapidement conquérir par son enthousiasme. tu as l'impression que tu pourrais sauter sur place comme un véritable gamin. nah mais abuse pas, on a que 22 ans, encore toute la vie devant nous ! tu t'exclames. tu te sens pas vieux du tout. tu t'es jamais aussi bien sentit qu'en ayant une petite vingtaine au compteur. j'ai toujours pas quitté le nid écoute. j'suis en plein dans mes études. mais woah ! c'est trop bien que tu viennes t'installer ici ! tu verras la ville à pas changée depuis le temps. y'a toujours no tag sur le banc du parc, d'ailleurs. faut absolument qu'on y aille !! oh et, tant que j'y pense ! tu fouilles tes poches pour en sortir ton portable que tu déverrouilles. tu crées un nouveau contact à son nom avant de lui tendre l'appareil. j'compte pas t'perde de vue pendant douze ans. c'trop long bordel. tu soupires presque, passant une main dans tes cheveux. t'as des trucs à acheter ? on pourrait aller s'boire un verre après, si t'as rien de prévu. je t'invite. tu ajoutes. t'as bien de quoi inviter un vieil ami à boire un verre. puis, merde, t'as envie de l'inviter.  

we'll be looking for sunlightkip ne s'en rend toujours pas compte, de se tenir là, debout devant cet ami d'enfance, après tant d'années séparé de lui. à l'époque, elie avait un peu été le frère qu'il n'a jamais eu mais aurait voulu avoir. cet enfant qui l'a fait s'échapper de sa réalité monotone et qui a fait naître sur sa bouche de si nombreux sourires, alors qu'il pensait que ça ne lui était pas permis, d'être heureux, de s'amuser, de courir à en perdre haleine et de rentrer à la maison les ongles sales et les genoux riflés. être un gosse, bordel. sans elie, paddy et sa grand-mère, kip n'aurait pas tenu le coup. kip se serait noyé sous les instructions de son père et peut-être qu'aujourd'hui, il serait secrétaire dans son cabinet, ou alors enfermé dans une tour d'ivoire pour que personne ne voit le pire échec de la famille flume.  elie, paddy et sa grand-mère lui ont permis de croire en des jours plus heureux et regardez où il est à présent ! profitant du soleil, bien dans sa tête, bien dans ses baskets avec l'ambition de trouver un petit job qui paie le loyer. aucun diplôme à son actif, mais il aimerait apprendre à conduire, c'est tout. rien de plus grand, l'avenir qui s'arrête à ce soir. demain est un autre jour et on verra ce qu'il se passera au bon moment. il ne veut plus se soucier du futur, il ne veut plus qu'on lui raconte son destin. il veut pouvoir l'écrire aujourd'hui de sa propre main. son cœur tremble encore un peu en écoutant elie parler de maggie, de leurs dessins sur le banc dans le parc. t'y repenses toi aussi, putain. tu t'étais pas encore posé depuis ton arrivée pour repenser à tout ça, pour renouer avec ton enfant intérieur. tu savais que la magie du coin se réveillerait tôt ou tard. le fait est que tu l'as déjà connu et qu'elle revient tout juste frapper à la porte de ta cage thoracique et c'est ce vieux frère qui attend de l'autre côté du judas. tu ne sais pas quoi dire, tu restes juste bouche bée et tu paniques un peu en essayant d'entrer ton numéro dans son téléphone, te trompant à un moment, essayant d'effacer, mais finissant par sortir de l'écran des contacts et retourner sur la page d'accueil. tu le rassures en disant que c'est bon tu gères, te retenant de rire face à ton incapacité à réaliser une action aussi simple. tu mets tout sur le dos de la surprise qui a niqué quelques neurones. t'arrives enfin à t'enregistrer sous le nom de kip, toujours. jamais kipling. et tu finis par lui dire  - franchement pfiou, au point où on en est je reviendrai plus tard ! on peut carrément bouger et aller boire un verre si tu veux, pis, non, c'est moi qui te l'offre là, pour me faire pardonner. (pour toutes ces années de silence radio). - vu comment il fait chaud, j'serai plus pour aller manger une glace là. on pourrait se poser au parc. au pire on fait ça et tu me paies le verre une autre fois. fait-il avec un soudain gain d'assurance en tapotant l'épaule de son acolyte retrouvé d'une main et essayant de faire passer l'air sous son t-shirt de l'autre.

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il y a des personnes qu'on oublie rarement. comme kip. vous aviez seulement une petite dizaine d'années, mais pourtant, tu l'as jamais oublié. comme si son rire mêlé au tien résonnait encore à tes oreilles. comme si c'était hier, les journées que vous avez passées à courir dans les rues de la ville, à déranger les voisins et à taguer le petit banc du parc. tu ne comptes plus le nombre de fois ou t'es sortit le matin et rentré le soir, seulement, provoquant des crises de panique de la part de ta mère, qui ne savait plus ou te chercher avec le temps. t'as plein de beaux souvenirs avec kip et, réellement, sincèrement, t'es heureux de le voir aujourd'hui, de le revoir après tant de temps. franchement pfiou, au point où on en est je reviendrai plus tard ! on peut carrément bouger et aller boire un verre si tu veux, pis, non, c'est moi qui te l'offre là, pour me faire pardonner. vu comment il fait chaud, j'serai plus pour aller manger une glace là on pourrait se poser au parc. au pire on fait ça et tu me paies le verre une autre fois. tu hoches la tête, presque distrait. tu te mords la lèvre, passant une main dans tes cheveux, souriant paisiblement en sentant la main de kip sur ton épaule. une glace ? pourquoi pas ? ça peut être rafraichissant et c'est vrai, qu'il fait carrément trop chaud. putain tu touches ma corde sensible avec la glace. tu adores le sucre. c'est bien connu. et qui dit glace, dit goût sucré en bouche. tu souris comme un enfant. avant de te souvenir que t'es pas venu seul, à la base. tant pis. tu récupères ton téléphone et tu pianotes un message, indiquant à ta sœur que tu t'éclipses avec un ancien ami à toi. tu ranges ton téléphone par la suite. on y va ? tu demandes en te dirigeant vers la sortie. oh tu sait quoi ?! on a cas aller à la cascade. il fera frais. et si l'eau est pas trop froide, pourquoi pas sauter dans le bassin comme quand on était gamin ! tu aimes te remémorer ses souvenirs. tu aimes te dire que rien n'a vraiment changé, en fait. que le temps s'est arrêté. tu te mords la lèvre. vous sortez finalement de la petite boutique et la chaleur t'accable. tu passes une main sur ton front et tu enlèverais bien ton t-shirt, en fait. parce que t'as pas mal chaud quand même. putain trop e souvenirs. mec t'aurait dû revenir plus tôt, sérieusement. tu souffles en passant un bras autour de l'épaule de ton ami d'enfance. 

we'll be looking for sunlight quand il lui parle de la cascade, ce sont de bons souvenirs qui reviennent en mémoire à leur tour. il se remémore chaque instant passé dans cette eau chauffée par les rayons du soleil, chaque fois où il a mis la tête sous l'eau et a retenu son souffle, rien que pour jouer. et c'est en y pensant qu'il se dit qu'il a passé tout le reste de sa vie en apnée et que c'était à ces moment-là où il se sentait le plus respirer. alors c'est avec grand plaisir qu'il décide de suivre elie jusqu'à la cascade, avec grand plaisir qu'il décide de l'accompagner manger une glace sur leur route vers ces étés perdus. ils retrouveront ce à quoi kip a sèchement mis un terme douze ans plus tôt, sans jamais lui offrir d'explications. elie les mérite. elie a le droit, non, le devoir de savoir pourquoi il n'a pas été là pendant tout ce temps. kip est un homme de contradictions et alors que quelques minutes plus tôt, il ne voulait absolument pas parler de tous les dramas qui ont rythmés ses dernières année, il commence à serrer les poings en cherchant la meilleure façon d'aborder le sujet. il s'est retenu d'en parler pendant une partie du trajet jusqu'au glacier, n'en profitant que pour rire et se remémorer de trucs à la con qu'ils faisaient quand ils étaient petits. comme lorsqu'ils s'amusaient à s'asseoir sur les toits de la vieille graham, avant qu'elle ne sorte avec ses chats et les menace d'appeler la police. ils s'enfuyaient alors en courant en longeant ses tuiles, descendant le long de sa gouttière, passant par le trou dans sa clôture et courant à s'en faire saigner les poumons jusqu'au parc où ils finissaient bien souvent leurs après-midi. et dire que leurs parents les pensaient sagement en train de jouer à action man dans la cabane dans l'arbre que kip avait bâti avec sa grand-mère. kip sort son porte-monnaie. - bonjour ! j'vais vous prendre un pot, trois boules, deux à la mangue et un à la goyave. le sourire scotché aux lèvres. - et toi, tu veux quoi ? fait-il alors en se tournant vers lui. il lui paye sa glace, quoi qu'il prend, c'est le deal. - merci ! cette fois en s'adressant au serveur efficace. kip cherche encore les mots pour justifier son absence. il se sent un peu comme le gamin qui a trop séché les cours et qui trouve pas de motif assez fort pour sa défense. alors il gagne du temps, encore, repensant encore à ce que lui a dit elie. (t'aurais dû revenir plus tôt) - bon alors, les amours ? ce n'est qu'après l'avoir posée qu'il se rend compte à quel point il s'agit de la question la plus chiante du monde et qu'il n'aimerait pas qu'on la lui pose au retour. il prend une cuillerée de sa glace assez grosse pour s'en geler le cerveau, afin d'échapper à ce rôle de chieur (aussi connue sous le nom "tata trop curieuse") en titre qu'il venait d'endosser.

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plus le temps passe, plus les souvenirs te reviennent. et ils sont tous aussi bons les uns que les autres. tu souris comme un idiot, trop heureux de revoir kip après tant d'années. tu te laisses porter par tes souvenirs de gosse et vous finissez tous les deux par avoir l'envie de passer du temps ensemble malgré les années. si tu proposes d'abord de boire un verre, la chaleur vous dissuade et vous préférez partir sur une bonne glace au bord de la cascade, comme quand vous étiez des enfants. et, bordel, cette époque te manquerait presque. ces étés passés ensemble, ces journées et ces nuits interminables. et toi, tu veux quoi ? tu ressors des tes pensées. tu te mords la lèvre, réfléchissant à toute vitesse. une boule yaourt et une citron. tu souffles finalement sans trop réfléchir à la question. tant pis. c'est ce que tu prends bien souvent et ça sera très bien. tu remercies le serveur, récupérant le pot de glace et laissant kip payer. tu lui offres un large sourire, alors que vous vous mettez en route pour la cascade. ce n'est pas si loin à pied, en réalité. et puis, ça ne peut vous faire que du bien de marcher, non ? tu manges tranquillement ta glace, évitant qu'elle ne fonde dans le pot. bon alors, les amours ? tu pouffes doucement de rire à la question. on dirait ta mère. sérieusement, elle ne peut pas t'empêcher de tout le temps te demander si t'es en couple ou si t'as trouvé quelqu'un. tu te mords la lèvre, haussant les épaules. me poser est pas une priorité. c'dans mes plans, ça viendra un jour. tu souffles simplement, te mordant la lèvre. et toi ? tu ajoutes plus pour le taquiner qu'autre chose. vous ne mettez que quelques minutes à rejoindre la petite forêt en bordure de ville, le chemin qui mène à la cascade et à son bassin bien assez grand pour la baignade. ton pot de glace à la main, tu attends avec impatience la réponse de kip, à qui tu lances un regard complice. celui d'un gamin qui s'apprête à faire une connerie. vos regards à vous quoi.

we'll be looking for sunlight et bien évidemment, la question ricoche. bien évidemment, ça lui retombe dessus. quelle idée aussi, de faire son curieux à ce sujet. pendant un instant, il se dit qu'il aurait dû se taire ou parler de ses études ou de sa famille. c'était une règle d'or entre eux de ne jamais parler de ces deux sujets à cause de la pression que kip avait déjà sur ses épaules à l'époque. ils s'étaient fait la promesse de ne jamais parler d'école ou de famille ensemble, de laisser tout ça derrière eux et de ne profiter que de l'été et d'être ensemble, rien qu'eux deux. ça le fait réaliser à quel point il ne sait rien à propos d'elie, mais il vaut mieux encore esquiver le sujet familial, rien que pour ne pas avoir à parler de son père ou de sa mère en retour, puisque le jeu semble être de toujours se renvoyer la balle. kip scrute un court instant le fond de son pot et se demande s'il doit être honnête ou s'il doit rester vague, comme son ami. il sait qu'il a bien plus à dire qu'il ne l'ose, mais il sort une réponse bateau parce qu'il n'a peut-être pas envie d'aborder le sujet maintenant. ça se voit qu'il reste dans la retenue. et à son tour, kip ne sait pas trop quoi répondre à ça.  - eh bien. commence-t-il. - j'suis gay. et il sent comme un poids immense lui être enlevé des chevilles. il est d'un coup plus léger, même si son cœur bat soudainement la chamade. un sourire laisse une marque indélébile sur son visage.  - ça fait bizarre, c'est la première fois que je le dis à voix haute. je l'ai toujours un peu gardé pour moi-même jusqu'ici. en même temps, qui ça regarde, hein ? il rigole. - mais en vrai, ça fait quand même du bien de le dire. ça renforce un peu, j'sais pas si tu vois ce que je veux dire... en tout cas, ça fait que statistiquement, j'ai eu moins de chance en amour que d'autres. il lui fait croire au charabia mathématique, il met la faute sur les chiffres. ouais, c'est ça qui l'empêche de trouver l'amour. on y croit tous. -m'enfin, ça fait que je suis toujours célibataire, mais j'ai réellement envie de me caser perso. j'sais pas, j'ai vraiment envie de connaître ce truc, t'sais. la vie à deux. ça me met toujours plein d'étoiles dans les yeux. il se sent un peu gamin et niais, mais il l'assume. ils arrivent à la cascade et au bassin. kip jette son pot et sa cuillère qu'il avait déjà commencé à mâchouiller sur la route. il échange un regard plein de malice avec elie. - le dernier arrivé au lac ! il ne sait pas quel sera le gage, mais il y en aura un. il enlève ses chaussures et ses habits (tous ses habits) en courant vers l'eau sans même attendre que son pote réagisse. et très vite, sa peau rencontre l'eau et c'est comme une renaissance, un retour aux sources. boum, le temps s'arrête encore, des bulles s'échappent de ses joues gonflées. il remonte à la surface en gonflant ses poumons de tout air possible et secoue la tête pour s'enlever les cheveux plaqués sur son front. - mec, t'es toujours pas entré ?? viens, elle est trop bonne. sourire béat, sourire d'enfant. - un peu fraîche, mais on s'habitue. fait-il à lui-même, tout bas, en claquant des dents.

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tu te rends compte que tu es resté bien trop vague face à la question de kip et tu t'en veux un peu. parce que c'est un ami que t'as pas vu depuis douze ans maintenant et t'as des tonnes de trucs à lui raconter. y'a juste cette retenue qui prend par de toi et tu sais pas vraiment non plus par ou commencer. et tu te sens soudainement idiot de ne pas lui parler, lui raconter, te confier. tu retiens un soupir, marchant en mangeant ta glace. silencieux. mal à l'aise. eh bien. j'suis gay. tu restes silencieux. tu ne t'attendais pas vraiment à une déclaration comme celle la. tu te pinces les lèvres, essayant de trouver les mots justes. puis tu hausses les épaules. j'suis bi, alors bon ... tu ris doucement. t'en as pas grand chose à foutre en faire, de l'orientation sexuelle de ton pote d'enfance. de toute manière, tu te vois pas coucher avec lui, nop. vous avez partagé trop de trucs ensemble et tu ne le considéreras jamais autrement que comme un ami. ça fait bizarre, c'est la première fois que je le dis à voix haute. je l'ai toujours un peu gardé pour moi-même jusqu'ici. en même temps, qui ça regarde, hein ? mais en vrai, ça fait quand même du bien de le dire. ça renforce un peu, j'sais pas si tu vois ce que je veux dire... en tout cas, ça fait que statistiquement, j'ai eu moins de chance en amour que d'autres. tu ris doucement face à tout ce raisonnement matheux. c'est pas ton truc les maths, t'aimes pas ça et moins t'en fais, mieux tu te portes. c'est pas pour rien que t'as pas d'option scientifique depuis que t'es à l'université et que t'as quitté le lycée. m'enfin, ça fait que je suis toujours célibataire, mais j'ai réellement envie de me caser perso. j'sais pas, j'ai vraiment envie de connaître ce truc, t'sais. la vie à deux. ça me met toujours plein d'étoiles dans les yeux. tu hausses vaguement les épaules. pour avoir été en couple, j'préfère être célibataire, mais sans doute que j'ai pas trouvé la bonne personne, comme tous le monde me le dit. tu marmonnes faiblement, voyant le bassin et la cascade se profiler à l'horizon. tu jettes toi aussi le pot de ta glace dans une poubelle et tu ne peux t'empêcher de rendre son regard à kip. le dernier arrivé au lac ! tu le suis en courant et en riant, bloquant tout de même sur le fait qu'il soit totalement à poil. tu te mords la lèvre un moment. mec, t'es toujours pas entré ?? viens, elle est trop bonne. tu ris doucement et termines par te déshabiller entièrement, rejoignant bien rapidement ton ami dans l'eau. tu te jettes littéralement dans le bassin, ta peau heurtant l'eau avec une certaine violence. tu te retrouves immergé et tu nages rapidement jusqu'à la surface, écartant tes cheveux de ton visage. elle a déjà été meilleure. tu marmonnes en riant doucement, bougeant dans l'eau pour ne pas avoir froid. tu nages vers le bord pour avoir pied. rappelle-moi pourquoi on s'est jetés comme deux idiots dans le bassin ? tu souffles en direction de kip. surtout que vous avez clairement rien pour sécher. bon quoi de neuf hormis les amours ? tu termines par demander.

we'll be looking for sunlight la pudeur est un concept qui échappe totalement à kip depuis qu'il s'est échappé de sa cage. il y a laissé toutes les choses qui nuisaient à son bonheur, dont la peur du regard et du jugement d'autrui. si il était parti pour se construire une vie heureuse par ses propres moyens, alors il n'avait pas besoin de se charger de ce genre d'appréhensions. resté bien trop longtemps silencieux, il s'était promis de toujours se mettre à nu à présent. il prend peut-être ce précepte un peu trop au pied de la lettre, mais c'est tout ou rien maintenant. il a eu deux ans pour passer d'un extrême à un autre, deux ans pour sortir de sa chrysalide et kip aujourd'hui n'a plus honte de son corps, au contraire, il a travaillé pour en être fier et il ne veut pas le montrer pour s'en vanter, ce n'est vraiment là qu'un enfant qui se déshabille pour ne pas mouiller ses vêtements. qu'un gosse qui n'a pas de maillot de bain et qui refuse de rentrer à la maison dans des habits mouillés. il ne sait pas s'ils ont le droit d'être là, en pleine journée, complètement nus, mais il s'en fout. quand il est avec elie, il a l'impression d'avoir à nouveau dix ans et moins. il a l'impression d'être un total inconnu aux règlements et aux principes. tout pour lui est autorisé, tout pour lui est pardonné. les crimes n'existent que dans les films et là, la réalité n'est faite que de deux gamins dans un bassin qui a l'air beaucoup plus petit qu'avant et pourtant, pourtant, ils se laissent dévorer par une espèce d'immensité qu'ils s'imaginent. plus rien n'a de limites. - eh, c'est toi qui l'a proposé j'te signale ! il fait, en l'éclaboussant en rafale. il rigole un instant, plonge la tête et remonte. - y a tellement de choses qui se sont passées dans ma vie mec, il me faudrait plus d'une demie-journée pour en reparler et j'ai pas envie de gâcher celle-ci. ça f'rait que plomber l'ambiance alors j'vais simplement te dire que j'ai passé deux ans à voyager pour atterrir ici. il secoue la tête et se rapproche d'elie à la nage. - franchement, si j'avais pu, je serais revenu plus tôt. mais j'avais pas cette chance. pis j'ai fait des études de droit ! mais j'me suis chié alors me voilà à la recherche d'un petit boulot pour payer le loyer. l'eau n'est définitivement pas bonne. kip claque des dents. - j'crois que je vais sortir, sécher au soleil. c'est rafraîchissant, mais j'vais choper une pneumonie là. alors il sort, prend son t-shirt pour s'essuyer (tant pis), renfile son boxer (plus pour empêcher les petites bestioles de se faufiler là où elles ne devraient pas, que pour se couvrir) et s'allonge dans l'herbe où il attend son pote. - et toi ? hormis tes amours inexistants ? dit-il assez fort pour se faire entendre malgré le son de la cascade.

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tu as l'impression d'être redevenu un enfant aux côtés de kip. il ne vous faut que quelques secondes chacun pour vous déshabiller entièrement et vous retrouver dans l'eau du bassin, au pied de la cascade. eau plutôt fraîche d'ailleurs. tu t'attendais à quelques degrés de plus et tu te retrouves bien rapidement à frissonner, gesticulant dans l'eau pour te maintenir à flots et pour ne pas avoir froid. eh, c'est toi qui l'a proposé j'te signale ! tu râles un peu quand kip t'éclabousse, mais tu ne tarde pas à lui rendre la pareille, tout du moins avant qu'il ne s'immerge totalement dans l'eau. y a tellement de choses qui se sont passées dans ma vie mec, il me faudrait plus d'une demie-journée pour en reparler et j'ai pas envie de gâcher celle-ci. ça f'rait que plomber l'ambiance alors j'vais simplement te dire que j'ai passé deux ans à voyager pour atterrir ici. franchement, si j'avais pu, je serais revenu plus tôt. mais j'avais pas cette chance. pis j'ai fait des études de droit ! mais j'me suis chié alors me voilà à la recherche d'un petit boulot pour payer le loyer. tu souris doucement et passe une main sur ton visage pour chasser tes mèches collées contre ton front. j'crois que je vais sortir, sécher au soleil. c'est rafraîchissant, mais j'vais choper une pneumonie là. tu hoches la tête et te mords légèrement l'intérieur de la joue quand il sort du bassin. tu détournes le regard et reste immergé quelques instants avant de le suivre, enfilant ton boxer malgré ta peau encore mouillée. tu secoues doucement la tête pour faire sortir l'eau de tes cheveux et tu rejoins kip dans l'herbe. et toi ? hormis tes amours inexistants ? tu hausses vaguement les épaules. pas grand chose, t'as envie de répondre. félicitation pour tes études de droit. j'aurais pas le courage perso. tu souffles en riant, t'hésites un moment à lui révéler ce que toi, tu fais comme études, mais c'est kip. [colo=darkred]j'suis dans la mode.[/color] tu dis finalement, passant ta main dans tes cheveux qui commencent à sécher et, tu n'imagines pas l'état de tes cheveux quand ils seront entièrement secs, bonjour les bouclettes. si tu veux, j'peux essayer d'causer avec mes parents voir si on peut pas te trouver un truc au resto, genre faire le service avec moi. enfin, si t'as envie. tu te mords la lèvre quelques secondes avant de récupérer tes affaires pour les poser derrière toi, t'allongeant sur ces dernières. tu tiens pas à avoir le dos plein d'herbe, de terre et de bestioles.

we'll be looking for sunlight félicitations. c'est un mot qui restera suspendu au milieu de ses pensées. un mot qu'il a pas souvent entendu. voire jamais. quand vous grandissez avec des parents qui sont jamais satisfaits de ce que vous faites, qui pensent que vous êtes idiots si vous n'avez pas des a+ dans toutes les matières, qui pensent que vous ne vous donnez jamais à fond alors que vous restez des heures éveillé pour réussir dans tout ce que vous entreprenez ; quand vous avez des parents qui secouent toujours la tête de droite à gauche en vous voyant, qui ne vous offrent jamais de sourire quand vous êtes pourtant heureux de vos résultats, qui ne vous diront jamais qu'ils sont fiers de ce que vous accomplissez ; quand vous avez des parents comme les siens, les mots comme "bravo", "bien joué" ou "félicitations", les encouragements, vous ne savez pas vraiment ce que c'est. alors quand elie lui dit ça,  même après qu'il ait affirmé avoir complètement échoué dans ses études, ça fait rater un battement à son cœur. c'est comme quelqu'un qui comprend enfin qu'il s'est donné à 200% et que même si c'était pas fait pour lui, il y a mis tous ses efforts et d'autres n'auraient pas eu le courage de le faire. il se sent mieux rien que d'entendre ces quelques lettres là. il est content de ne plus avoir autant de négativité l'entourant et de l'avoir remplacée par des gens positifs comme elie, qui font ressortir que le meilleur en lui. kip n'a pas le temps de dire merci qu'il passe à autre chose, qu'il parle des siennes, d'études, dans la mode. il met ses deux mains derrière sa tête, pour la surélever, pour enfin dire, en regardant le ciel au dessus d'eux. - la mode ? ça doit être hyper intéressant. tu veux faire quoi plus tard ? y avait tellement de possibilités, de portes qui s'ouvraient à lui avec un diplôme dans une branche pareille. - et t'inquiète pas pour moi mec, j'vais trouver. j'ai repéré un bar et j'ai décroché un entretien, mais il me faut m'habiller correctement. tu pourras m'aider. le déclic. elie doit prêter une très grande attention à tout ce qu'il porte. il repense : - vraiment désolé pour le t-shirt mec, j'espère vraiment que c'était pas un truc de créateur genre  karl jacobs ou marc lagerfeld. kip ne sait strictement rien à la mode.

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le temps passe vite. beaucoup trop vite. et pourtant, c'est tellement agréable, dans un certain sens. tu détestes ne pas voir le temps passer, t'as l'impression de manquer un truc, mais avec kip t'en as rien à foutre que ça fasse cinq minutes ou cinq heures que vous passez ensemble. parce que sa simple présence te rend de bonne humeur. la mode ? ça doit être hyper intéressant. tu veux faire quoi plus tard ? tu hoches doucement la tête. couturier pour une grande boite, ce serait le but à atteindre, mais bon, je sais pas si un jour, j'aurais le courage de quitter maggie. tu souffles en te mordant délicatement la lèvre. t'y penses parfois. partir dans une grande ville tenter ta chance. pourquoi pas new-York, ou même, un autre pays, paris, capitale de la france et de la mode. mais ça, ce sont tes rêves les plus fous. tu veux rendre service à kip, tu lui proposes de bosser dans le resto' familial. tu peux bien essayer de parler avec tes parents. et t'inquiète pas pour moi mec, j'vais trouver. j'ai repéré un bar et j'ai décroché un entretien, mais il me faut m'habiller correctement. tu pourras m'aider. quand tu veux. si t'as pas peur des fringues un peu excentriques. tu ricanes. parce que clairement, entre les costumes roses et les chemises rouges dans ta garde-robe, y'a des pièces que certains trouvent immondes. vraiment désolé pour le t-shirt mec, j'espère vraiment que c'était pas un truc de créateur genre karl jacobs ou marc lagerfeld. tu laisses un rire s'échapper de tes lèvres, passant une main dans tes cheveux. p'tin si seulement j'avais assez de fric pour m'habiller en karl jacobs. t'en fais pas, je suis pas à un t-shirt prêt. tu hausses les épaules en te frottant légèrement le visage. j'en reviens toujours pas que tu sois de retour. tu souffles avec un sourire léger sur les lèvres, te tournant vers kip. t'as vraiment l'impression de redevenir un gosse.