we need to talk

trouble in paradise

Cela faisait peu de temps que tu avais repris le boulot et tu étais tellement soulagé. Le médecin voulait te rajouter une semaine d'arrêt supplémentaire au cas où mais tu l'avais supplié de ne pas le faire. Il avait finalement accédé à ta requête et tant mieux car tu allais finir par devenir cinglé. Beaucoup auraient choisi la première option, cependant ton travail était ta passion. Peu de gens peuvent s'estimer heureux de bosser tout en faisant ce qu'ils aiment. C'était ton cas et t'en avais besoin pour soulager tes pensées et t'occuper les mains. En arrivant ce matin là, tu avais salué tes collègues dont Alek, avant de filer vers les véhicules endommagés. Tu étais dans ton élément ; ton cerveau pouvait bouillonner à résoudre le problème de ses bagnoles sans penser à autre chose. Tu portais ta combinaison bleue habituelle, descendue au niveau du bassin dont les manches étaient retroussées sur ton ventre ainsi qu'un débardeur noir tout ce qu'il y avait de plus simple. Les écouteurs dans les oreilles, tu bidouillais de tes doigts de fée dans le capot d'une vieille Ford Mustang 1967. Pris par la musique, les autres mécanos ou le patron aimaient bien se moquer de tes choix musicaux parfois pour le moins singulier. Extraverti sur les bords, t'avais tendance à oublier le monde qui t'entourait quand t'écoutais des musiques des années 80 comme par exemple Footloose dans ce cas ci. Pas vraiment ta génération mais tu t'en moquais éperdument. Tétais perdu en plein refrain jusqu'à ce qu'un de tes potes t'oblige à arrêter. Un petit coup dans l'épaule, tu tournes ta tête vers lui, ce dernier t'indiquant qu'une personne te demande. Tu stoppes la mélodie et te redresses pour voir de qui il s'agit. C'est une femme et son visage te semble vaguement familier. Tu préfères jouer la prudence sur le coup, on ne sait jamais. « C'est moi, je peux vous aider ? ». T'es persuadé de l'avoir déjà vu quelque part. Ça va peut être finir par te revenir.

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Sans vraiment t'en rendre compte, tu la fixes avec interrogation, te demandant où tu avais pu déjà apercevoir ses traits familiers. Tu peux aussi sentir les regards envieux de tes collègues face à cette charmante demoiselle. Tu n'étais certes pas attiré par les courbes voluptueuses de la gente féminine mais tu étais amplement capable de juger de la beauté d'une  femme. Et celle-ci en avait tous les atouts, ce même avec son petit côté BCBG coincé. Tu arques un sourcil et te frottes les mains sur ta blouse déjà bien salie avant de t'avancer vers l'étrangère. « Beau Rosewood. Vous avez quelques secondes à m’accorder ?». A l'écoute de son identité tu stoppes net  ton action, tes traits se crispant aussitôt. Voilà pourquoi son visage te faisait tiquer à ce point là. C'est parce que tu le connaissais. Tu l'avais déjà vu sur certaines photos de famille de Cara et maintenant que tu la remettais, il faut dire que cette jeune femme partageait bel et bien des airs similaires avec ta Princesse. Beau était sa grande sœur et de la manière dont Cara te l'avait dépeinte, tu n'avais guère envie de lui faire la conversation. T'allais pour répondre mais tu vois cette dernière te faire comprendre qu'il serait préférable d'aller discuter plus loin. Tu fronces les sourcils avant d'accepter sa requête. « J'en ai pas pour longtemps les gars, je reviens », cries-tu à tes camarades entre deux bruits de moteurs. Vous vous retrouvez alors dans un coin plus tranquille. Tu croises aussitôt les bras, l'air méfiant. « Pourquoi ne pas être directement aller la voir au lieu de venir ici ? ». Quoique, connaissant Cara, elle a sûrement du éviter ses appels. « Qu'est-ce qui se passe ? ». Cela ne te regarde sûrement pas mais tu es trop protecteur avec ta meilleure amie pour ne pas demander.

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En te levant ce matin, jamais t'aurais imaginé une seule seconde qu'elle dériverait de la sorte. T'étais parti pour bosser toute la journée, la musique à fond dans les oreilles et de la graisse de moteur pleins les mains. Mais au lieu de ça, voilà qu'un des fantômes du passé de ta meilleure amie venait de faire surface devant ton garage. Sur tes gardes et intrigué par cette venue surprenante, tu avais pu entendre les sifflements de complicité de certains de tes collègues à à l'idée que tu partes t'isoler en si charmante compagnie. Tout Maggie Valley ou presque avait beau être au courant des préférences pour la gente masculine, certains de tes camarades l'oubliaient parfois.« Cara et moi ne parlons pas énormément. Je n'ai pas pris le risque de la voir me claquer sous le nez en l'appelant au préalable et lui dire que je viendrai ici. ». Tu fronces les sourcils en venant passer une main dans tes cheveux. « Et du coup vous espérez que je la fasse changer d'avis ? ».  T'es pas franchement pour faire les choses par derrière avec Cara. Si elle refuse de voire son aînée  c'est qu'elle a ses raisons et tu en connais certaines.« C'est personnel. » . Vraiment ? Tu te mords la joue pour t'empêcher de répondre quelque chose d'un peu trop déplacer. D'autant plus que face à tes traits tirés, la demoiselle Rosewood semble s'apercevoir que cette réponse ne te convient pas du tout. « Ca concerne notre père. Il... disons que je suis là pour sauver les fesses de Cara. » . Tu ignores toute la teneur de ces paroles mais tu ne peux t'empêcher de soupirer d'un air moqueur. « Et pour cela quoi de mieux que d'aller voir le péquenaud de service avec qui sa sœur s'est tiré ? ». Ouais t'es au courant. Tu ignores si c'est elle, un autre membre de la famille ou l'ensemble des Rosewood qui ont prononcé ces mots mais tu le sais. Cara avait eu l'honnêteté de lui avouer ce que ses proches pensaient de son entourage et notamment des Levinski.

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Tu savais pas trop quoi faire. D'un côté si c'était important tu devrais sans doute aider sa sœur à joindre Cara, d'un autre côté l'idée même de donner un coup de main à cette famille te file de l’urticaire. Aux premiers abords cette femme ne paraissait pas aussi supérieure que tu te l'avais imaginé, malgré un petit air arrogant sur ses traits. Rien d'aussi significatif par rapport au portrait qu'on t'avait faite d'elle. Tu esquisses un sourire jaune face à sa remarque. « Disons que j'ai appris des meilleurs.. ». Évidemment tu fais référence aux Rosewood. « Mais je n'ai jamais prétendu que vous étiez l'auteur de ces mots ». Bien que dans un sens, tu avais tendance à considérer tous les membres de cette famille dans le même panier. Inutile d'être un génie pour voir qu'elle ou toi étiez défiant l'un de l'autre. Ce qui, après toutes ces années de jugement intempestif, était largement compréhensible. Tu te mords intérieurement la joue puis soupires suite à ces dernières paroles. Tu te décrispes légèrement, cherchant à ne pas envenimer la situation. « Si c'est pour Cara, je peux essayer de vous aider... ». Une grande inspiration s'engouffre dans tes poumons. « C'est juste que je ne veux pas la forcer à quoi que ce soit vous concernant ». Par vous tu entends bien sûr le reste des Rosewood que ton amie a fui depuis un moment. T'as été sincère envers cette jeune femme, moins piquant, tout en lui faisant comprendre que l'idée de l'aider n'est pas le problème en soit.