les épines pleins les doigts. voilà ce que river récolte après avoir travaillé toute la journée dans la petite boutique. c'est un métier bien plus dangereux qu'on peut croire. et puis, il avait perdu ses gants. ses doigts étaient maintenant recouvert de pansements. il n'a qu'une envie. que cette longue journée se termine. il est à bout. il veut respirer. se changer d'air. il en a marre de sourire. de prétendre qu'il est heureux. que tout va bien. qu'on vienne lui demander de livrer des fleurs à l'amour de leur vie. parce que lui il est tout seul. vieux déchet. détritus que personne ne veut. alors après avoir tout nettoyer, comme le bon employé qu'il est, il ferme la petite boutique. il laisse un petit mot à ses parents sur le comptoir. il ne compte pas rentrer tout de suite. il a besoin d'un verre. il attrape son téléphone et texte un de ses amis. sean. il est toujours partant pour sortir. puis, ça fait un moment qu'il ne l'a pas vu. ils ont tous les deux une vie bien remplis. parfois, c'est dur de donner du temps aux gens qu'on aime. river, il a toujours très peur d'être oublié, parce qu'il n'est pas intelligent ou joli ou drôle ou quoique ce soit, du moins pas assez. river, au-de-là du plaisir de donner, de se donner à l'autre sans compter, jamais, lorsqu'il offre quelque chose, n'importe quoi, une babiole, un service, il espère en secret. il espère que son souvenir restera gravé, pas juste une soirée ou une année. alors il recherche la présence d'autrui. il ne veut surtout pas être seul. oh ça non. rien ne pourrait être pire. il marche. encore. toujours. il bifurque. il tourne. il foule cette route qu'il connait tant. celle du bistrot, un des seuls de ce si petit village. il rentre dans la bâtisse si familière. rien n'a jamais changé. du moins depuis qu'il est arrivé. les gens semblent se contempler dans cette routine. il va s'asseoir à une table. il attend son ami. il regard l'heure. il est un peu en avance. il a marché un peu trop vite. pas grave. il salut différents clients. toujours les même. à part peut-être les touristes.

river attend. cela ne le dérange pas. il a l'habitude. le passe semble toujours passer lentement lorsqu'il travaille. lorsque patiemment il espère voir un client ouvrir la porte et rentrer dans la bâtisse. alors il a pris cette mauvaise habitude. celle de rêvasser. de se perdre dans ses propres pensées. de s'imaginer une autre vie. et puis c'est triste à dire, mais il a aussi l'habitude de venir ici. pas forcément pour boire. pas pour se bourrer la gueule. mais c'est aussi un bon endroit pour trainer. juste voir des potes. se sociabiliser. il se force. il lève la tête et voit sean arrivé. comme s'il avait pu le sentir. tel un radar. il lui affiche un grand sourire. ses lèvres formant un creux à l'intérieur de ses joues. ce dernier semble exténué. même si le mot transpirant, lui vient tout de suite à l'esprit. il hausse un sourcil, curieuse d'en savoir la cause. mais il comprend rapidement. son chien le suit à la trace. footing. tout s'explique. il ne sait pas comment son ami fait. lui il aime ne rien faire. se détendre. faire le moins d'exercice possible. comme s'il risquerait de se froisser un muscle. alors il ne peut qu'être admirant par sa dedication. pour lui c'est plus une perte de temps qu'autre chose. de toute façon river est maigre comme un piquet, incapable de prendre la masse. même s'il le voulait. il a déjà essayé, et regardé le résultat.  hey! ça va? pas de problème. on va dire que ça sent la virilité. un petit côté homme de caverne. il rigole de bon coeur. il lui fait signe de s'asseoir car après l'effort le réconfort. tu veux peut-être boire un truc non? respire un bon coup j'ai l'impression que tu vas clamser. et river ne souhaite pas faire du bouche à bouche à un mec qui est tombé dans les pommes. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il semble attirer l'attention. surtout de la part des filles. dommage qu'il soit gay. enfin pas pour river. cela lui laisse bien plus de chances. mais il sait que ce soit il ne fera rien. il en est incapable. à l'esprit, il n'a que naïa. il pensait encore à ce baiser. du moins à celui qu'ils auraient pu avoir si elle ne s'était pas écartée. le souvenir était encore douloureux. brûlant. humiliant. mais il allait s'en remettre. il n'avait pas vraiment le choix.

voir son ami suffit à lui redonner le sourire. river est un homme au goût simple. il se contente de peu pour être heureux. il est de bon vivre. et puis sa réaction est épique. c'est drôle de le voir à ce point embarrassé. et pourtant, c'est lui qui est entré dans un tel accoutrement dans le bistrot. surement trop naïf pour se douter que ce genre de regard allait se suivre. surement envier, sinon ils ne le dévisageraient pas pendant aussi longtemps. cela fait bien rire le jeune o'neil. il se demande si parfois des gens le regardent comme ça. surtout naïa. mais il sait que non. dommage. oooh ne te plaint pas. ça pourrait être pire. j'veux dire quand t'es à l'université ce n'est pas comme si tu travailles vraiment. le trois quart du temps t'es dehors. il rigole se souvenant de ses propres études. lui cela n'avait pas forcément été la même chose. déjà il avait sauté plusieurs classes. être le plus jeune de la promo n'aide jamais. tout le monde pensait qu'il était une tête. et lui vivait plutôt mal la situation, se disant qu'il n'avait rien à faire ici. ils voulaient des amis du même âge. pas ceux qui se foutait de sa figure car il était en avance sur son cursus. mais dans l'ensemble il en garde un bon souvenir. du moins des soirées. des filles. de tout le reste. si tu veux. il rigole à nouveau. river toujours cette joie de vivre. à toujours voir le bon côté. sean fait un signe au serveur qui vient à leur rencontre. il demande un mojito ce qui ne l'étonne en rien. je vais prendre une bière, n'importe laquelle, ce que vous avez. c'est ce qu'il préfère. pas ses cocktails. ce mélange de débris. non. lui il aime l'alcool pure et dure. celui des hommes. la bière. il en a toujours bu, et continuera. une heure et demi? mais t'es malade? sérieux tu me donnes aux jambes juste à en parler. vrai. river laissa échapper une petite grimace. ce mec avait décidément une case en moins. ne me dit pas que tu t'es transformé en ses mecs qui postent des photos d'eux en train de faire du sport toutes les deux secondes sur instagram. la pire des choses qui ne pourrait certainement jamais lui arriver. tu veux dire mise à part travailler et servir des vieilles dames? celles qui grognent parce que non nous n'avons pas de lilas ou j'sais pas quelles conneries? rien du tout. le calme plat. tout le monde était en vacance. à quoi bon acheter des fleurs qui se mourront au soleil. mise à part les mariages bien évidemment.

une heure et demi ce n'était pas grand chose? il comptait cela comment? en mode temps accéléré comme dans le jeu les sims? la surprise était peinte sur le visage de river, qui se sentait fatigué rien qu'à l'écouter. sean était dingue de faire subir une telle torture à son corps. il ne ressentait pas la douleur, la fatigue, tout ce qui allait avec le mot courir ? river était persuadé que lui serait déjà mort et enterré depuis le temps. le sport n'était clairement pas son truc. et ce depuis l'enfance. il avait toujours été le premier à sortir lorsqu'il devait jouer au ballon prisonnier. victime facile. très atteignable. et puis il avait toujours été le partisan du moindre efforts pour ce genre de choses. il ne souhaitait point devenir musclé, sa carrure actuelle lui allant parfaitement. ouai bah chez moi une heure et demi c'est beaucoup. quand t'y penses c'est le quart de vie d'une mouche.qu'il maugréa un peu dans sa barbe. et en plus le jeune clarke lui proposait de venir courir avec lui. était-il fou? ne savait-il pas depuis le temps le dégoût de river pour ce genre d'activité. non mais t'es malade j'vais pas faire ça! t'es tombé sur la tête ou quoi? qu'il s'écria presque, tout en reculant un peu sa chaise. il instaurait une distance de sécurité, comme si sean allait le prendre par les bras et l'emmener tout de suite courir. non. non. JAMAIS. si j'ai envie de faire du sport j'ai qu'à baiser quelqu'un voilà. le problème c'est que même pour cela il n'était pas actif. le néant. mais il n'y pouvait rien. son coeur était déjà prit par une demoiselle. il ne pouvait en regarder une autre. il l'aimait trop. la belle naïa. celle qui lui faisait perdre la tête. bah j'sais pas, y'en a qui gagne du fric à faire ça. il hausse des épaules. il ne jugerait pas. tout le monde à besoin d'un gagne pain. surtout quand t'es étudiant. river connaissait bien le sujet. encore aujourd'hui. leurs commandes arrivent. enfin. river remercie la serveuse de son plus grand sourire. et commence à boire dans son verre. comme s'il n'avait rien bu depuis des jours. la chaleur. la canicule. il sort son paquet de clope. ça te dérange si je fume? il préfère demander. son ami semble avoir une hygiène de vie bien trop propre. du moins à son goût. tout le contraire de river. puis la conversation dévie. ils parlent de l'avenir. de ce qu'ils font maintenant. river sait que sa vie ne vend pas du rêve. il est bien au courant, parce qu'il la subit. mais malheureusement il n'a pas d'autres choix.c'est comme cela et pas autrement. ses options sont limités. il soupire. il se masse la nuque. ce n'est pas si horrible que tu le penses. qu'il articule. je rencontre pleins de demoiselles d'honneurs. qu'il rigole. et puis je n'ai pas d'autres choix. je trouvais pas de boulot alors je suis revenue aider mes parents. c'est toujours mieux que rien. que d'être à la rue. qu'il explique. au moins il avait un toit sous lequel vivre. de la nourriture dans son assiette. la situation pourrait être bien plus grave.

river ricane devant l'espoir de son ami. le jeune o'neil était nul dans ce domaine. un désastre. et rien ne pouvait changer cela. des jambes dé-coordonnées. des poumons abîmés. les miracles avaient leur limite. mais si cela faisait plaisir à sean de penser que cela pouvait en être autrement, river n'allait le contredire. si tu le dis ô grand grand maitre du sport clarke. il tire presque sa révérence. quelque peu moqueur. d'humeur taquine.  sean essaye même de lui dire que cela lui ramènera une ribambelle de femmes. comme si elles seront soudainement attirées par lui. il trouvait cela presque superficielle. d'aller vers quelqu'un juste parce qu'il était beau. juste parce qu'il semblait être musclé. mais c'était quoi le problème si ce n'était pas le cas? au moins personnes ne seraient déçus, ils savent ce qui les attendent. et puis river n'aimait pas trop l'idée de devoir changer qui il est pour pouvoir plaire aux autres. il était ce qu'il était. il aimait son corps comme il l'était. il ne souhaitait rien changer.  genre parce que crois qu'il y a pas la queue pour moi dans la boutique? merci de ta confiance. non vraiment ça me touche. on pouvait sentir une note de sarcasme. river n'était en rien blessé. ce n'était qu'une facade. les mots de son ami ne lui faisait ni chaud, ni froid. il disait même cela avec le sourire. car pour lui, c'était une conversation des plus normales. puis il lui demanda ce qu'il se passait dans sa vie amoureuse. il failli recracher la bière qu'il avait dans la bouche, ne s'attendant pas à une question de la sorte. il se racle la gorge. il se reprend. il lui offre un petit sourire. il n'y a pas grand chose en ce moment. qu'il avoue l'air pensif. il avait les mains moites. et penser à naïa suffisait pour que son coeur parte en vrille. qu'il tape à toute allure dans sa poitrine. il était si faible lorsque cela la concernait. il se mordille la lèvre inférieure. j'aime bien cette fille. mais pour le moment elle n'est pas approchable. alors j'attends. attendre valait le coup quand il s'agissait de ce visage d'ange. et toi monsieur j'ai une nouvelle filles tous les soirs dans mon lit, il y a quelqu'un dans ta vie? il lève un sourcil. inquisiteur. il désire en savoir plus. ne serait ce que pour vivre à travers lui.  ok promis je vais tenter d'éviter de te fumée dans la tronche. il allait juste faire en sorte que la fumée n'aille pas dans sa direction. river tapote ses poches, puis trouve son briquet. sa cigarette coincée entre ses doigts. il l'allume et en prend une goulée. bordel que cela faisait du bien. il était accro. il le savait. mais il aimait tellement ce poison. ce poison qui rendait son corps si faible. merci dude t'es un mec sympa.  mais pour le moment cela me va. il espérait que son refus ne le froissait pas. river était juste quelqu'un qui appréciait se débrouiller tout seul. comme un grand.

sean était à l'écoute. toujours l'oreille attentive. river savait que s'il le souhaitait, il pouvait lui confier tous ses secrets. même les plus sombres. il savait que son ami resterait muet, et qu'il emmènerait tout avec lui dans sa tombe. que sean avait toujours été de bons conseils. il lui avait permis bien des fois à voir les choses sous un différent angle. trouver des solutions. pourtant, quelque chose l'empêche de se confier complètement. une force. alors il préfèrait rester vague sur la fille en question. il avait juste l'impression que s'il parlait trop d'elle, le mauvais sort se retrouverait contre lui. il ne voulait pas prendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. il avait peur que s'il entretenait trop d'espoir, son souhait ne se réaliserait pas. alors même s'il pouvait parler de naïa toute la sainte journée. il se contraint. de peur de la perdre. encore plus. leur situation était suffisamment compliquée comme cela. river n'avait pas besoin d'en rajouter une couche. sean semble compréhensif, point gêné par le manque d'information. merci yoda. il rigole. patience. c'était le mot qui semblait le plus le déterminé ces derniers temps. cela lui demandait beaucoup d'effort. de self-control. mais il faisait de son mieux. puis c'est au tour du jeune o'neil de s'intéresser à la vie amoureuse de clarke. tout sourire. bien trop content d'avoir autre chose pour occuper ses pensées. filles, mecs, tu m'comprends. qu'il rigole à son tour. parfois il oubliait à quel point sean n'était pas intéressé par les nichons, mais par les muscles d'adonis. cela dérangeait en rien river. même si cela lui faisait toujours bizarre. c'était le seul homme de son entourage qui était homosexuel, alors forcément parfois il ne savait ce qu'il devait faire. bafouillant. se trompant comme maintenant. mais chacun aimait ce qu'il aimait. ah. mais t'es certain qu'il est comme toi? j'veux dire niveau sexualité. si ça se trouve il est hétéro c'est pour ça que ton charme marche pas. qu'il rigole gentiment. d'ailleurs était ce quelque chose qu'ils se demandaient entre eux, ou si tous les gays avaient une sorte de radar naturel qui les prévenait de la présence d'un autre? river en savait rien. c'était un sujet totalement inconnu. mais il essayait tant bien de comprendre. attends j'espère que le mec en question c'est pas moi hein. qu'il le taquine, en regardant sa cigarette se consommer. il prit quelques secondes pour réfléchir à son problème. pour lui trouver une solution. pour l'aider. en tant qu'ami c'était son rôle. pas toujours facile cependant. il n'avait jamais eu une relation avec un homme, alors il ne savait pas si tous ses conseils pouvaient s'appliquer. si au fond ils étaient si différent. tu fais tout travers comment? t'as essayé de voir ce qu'il aimait? parler de trucs en commun. j'sais pas. bonjour le conseil de ouf. mais au moins cela lui offrait une distraction de naïa.